65 % des Français estiment que leur pension de retraite est ou sera insuffisante pour vivre correctement selon l’Enquête 2023 Cercle de l’Épargne / Amphitéa « Les Français, l’Épargne et la Retraite », une enquête qui nous apprend également que plus de la moitié des Français épargne en vue de leur retraite et près de trois quarts des jeunes ! Les particuliers ont donc bien compris l’importance de mettre des sous de côté pour se constituer un pécule qui servira à maintenir leur niveau de vie à la retraite.
Découvrez dans ce guide et en vidéo combien il est nécessaire d’épargner pour sa retraite et quels sont les placements les plus adaptés, avec notre focus sur les placements sans risques, l’assurance-vie et le PEA, ainsi que les placements spécifiques à la préparation de la retraite comme le PER ou les contrats de type Préfon et Corem, ou encore l’investissement immobilier.
Combien faut-il placer pour avoir une retraite paisible ?
L’objectif à atteindre est généralement de pouvoir maintenir son niveau de vie une fois à la retraite. Cela ne signifie pas forcément de disposer des mêmes revenus car souvent il s’agit d’une période durant laquelle des charges disparaissent (remboursement du crédit immobilier de la résidence principale et/ou secondaire, soutien financier aux enfants qui n’en ont plus besoin car ils ont fini leurs études, etc.).
La retraite supplémentaire : un montant variable selon ses attentes
Il est alors essentiel de déterminer de quel revenu on a besoin pour conserver son niveau de vie. Cela peut évidemment être très variable d’un individu à un autre. Un cadre salarié qui gagnait 4 000€ par mois à la fin de sa carrière n’aura pas les mêmes ambitions et aspirations qu’un travailleur indépendant profession libérale qui gagnait 20 000€ par mois à la fin de sa carrière. Outre la différence de montant qu’ils espéreront toucher une fois à la retraite, il est important de souligner que l’écart entre la pension et les derniers revenus ne seront pas du tout le même pour ces deux profils. En effet, le salarié touchera des revenus (retraite de base et retraite complémentaire) plus proche de son dernier revenu que le travailleur indépendant profession libérale dont la pension de retraite sera relativement peu élevée par rapport à ses derniers revenus d’actif. Il sera donc nécessaire de prévoir une retraite supplémentaire, plus ou moins importante, selon son profil.
Par retraite supplémentaire, on entend les placements qui vous permettront de toucher des revenus supplémentaires une fois à la retraite ou de disposer d’un capital supplémentaire dans lequel vous pourrez piocher pour maintenir votre niveau de vie.
Les deux stratégies pour se créer une retraite supplémentaire
Il existe deux moyens de maintenir son train de vie à la retraite. On pourra en effet soit compter sur les revenus de ces placements sans entamer le capital, soit décider de prélever tous les mois dans son capital les sommes nécessaires à maintenir son train de vie. Une troisième voie est possible qui consiste à vivre des revenus de certains placements et à taper dans le capital d’autres. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire. Il faut juste être conscient des atouts et risques des différentes options. Ainsi, dans le cas où vous privilégiez les seuls revenus de vos placements pour vivre, cela nécessite de disposer d’un capital bien plus important. Mais cela veut aussi dire que vous serez en mesure de transmettre à vos héritiers un capital important. De plus, le risque de ne pas avoir assez pour finalement subvenir à ses besoins est plus réduit que dans le cas où vous comptez piocher dans votre capital. En effet, dans le cas où vous mettez une somme de côté pour financer votre retraite avec l’objectif de piocher dedans pour maintenir votre train de vie, il y a toujours le risque que vous n’ayez pas vu assez grand et que celle-ci ne soit pas suffisante après plusieurs décennies. De plus, au fur et à mesure de votre vie, le montant de votre succession se réduira, ce qui peut poser problème si vous souhaitez laisser quelque chose à vos héritiers.
L’investissement : un moyen de se créer des revenus supplémentaires à la retraite
Pour disposer de revenus supplémentaires à la retraite, il est bien sûr nécessaire, tout au long de la vie active, d’épargner, c’est-à-dire de mettre des sous de côté, destinés à financer votre retraite. Mais attention, épargner ne suffit pas, il faut aussi investir les sommes épargnées afin de valoriser votre épargne. D’autant que plus l’horizon d’investissement est long, plus vous pourrez bénéficier de la magie des intérêts capitalisés (les intérêts produisent des intérêts) et plus vous pourrez investir sur des marchés risqués. En effet, plus l’horizon d’investissement est long, plus le risque de perte en capital est faible. Les études démontrent que la probabilité de réaliser un investissement à la performance négative décroît avec l’augmentation de la durée du placement. Ainsi, si l’on prend en compte la performance du S&P 500 sur un siècle (de 1920 à 2021), la probabilité d’essuyer une perte en capital est de 30 % avec un horizon d’investissement de 1 an, de 23 % avec un investissement de 2 ans, de 14 % avec un investissement de 10 ans, de 5 % avec un investissement de 20 ans, et de 0 % avec un investissement de 50 ans (source : Ostrum & Robert J. Shiller).
Calculer le montant de la somme à investir chaque mois pour mettre en place sa retraite supplémentaire
En fonction de la somme que vous souhaitez avoir à disposition tous les mois une fois à la retraite et du montant de votre pension, à vous de calculer de combien vous devez disposer de retraite supplémentaire chaque mois. Pour obtenir ce montant, vous devrez déterminer quel montant épargner et investir chaque mois en tenant compte à la fois de la durée du placement (si vous commencez à préparer votre retraite à 30 ans ou à 45 ans, votre horizon d’investissement sera très différent) et du rendement cible à obtenir. Attention, celui-ci doit être cohérent avec l’horizon d’investissement (plus la durée de placement est importante, plus il pourra être élevé grâce aux intérêts capitalisés) mais aussi de votre profil de risque (les placements les plus risqués sont ceux qui potentiellement rapportent le plus et les placements à capital garantis sont ceux qui affichent les rendements les plus faibles).
Rappelons également comme nous l’avons vu précédemment que la somme à placer pour financer sa retraite sera très différente selon que vous souhaitez financer votre retraite avec les seuls revenus de vos placements ou que vous souhaitez financer votre retraite en piochant dans le capital mis de côté.
Lire aussi notre article Comment se constituer un complément de revenus ?
Où placer son argent pour préparer sa retraite sans risque ?
Vous êtes particulièrement averse au risque et vous souhaitez investir les sommes épargnées dans des placements à capital garantis ? Plusieurs options s’offrent à vous.
Les livrets épargne réglementée
D’abord, vous pourrez opter pour les placements de l’épargne réglementée. Les plus connus sont les livrets réglementés que sont le livret A, le LDDS et le LEP. Ils permettent de bénéficier d’une exonération totale de fiscalité. Ainsi, les intérêts sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Leur taux d’intérêt a été revalorisé ces dernières années, rendant ces placements plus attractifs : 3 % pour le livret A et le LDDS depuis le 1er février 2023 et 5 % pour le LEP depuis le 1er février 2024, un livret sous condition de ressources. Mais ces livrets possèdent des plafonds relativement restreints : 22 950€ pour le livret A, 12 000€ pour le LDDS et 10 000€ pour le LEP.
Les livrets bancaires classiques
Ces livrets épargne sont pleins et vous souhaitez pouvoir placer des sommes plus importantes dans des placements sans aucun risque ? Vous pouvez vous tourner vers les livrets épargne fiscalisés. Ces livrets bancaires proposés par les banques affichent un taux variable selon l’établissement bancaire, parfois avec un taux boosté très attractif qui est appliqué seulement quelques mois et à une partie seulement des fonds déposés. Notez aussi qu’une prime de bienvenue réservée aux nouveaux clients ou une prime de parrainage peut aussi vous permettre de doper le rendement du placement momentanément. Ce type de livret possède généralement un plafond très élevé, voire inexistant.
Depuis quelques mois, des offres de super livrets particulièrement compétitives en font les meilleures options sur le très court terme. On pourra par exemple citer le livret cashbee qui affiche un taux de 4 % pendant 4 mois puis 3 % ensuite*. Idem pour le livret d’épargne Distingo de DISTINGO Bank*. Le livret d’épargne Bfor+ de BforBank offre lui 5,5 % de rendement pendant 6 mois puis 1 % ensuite*. Attention, pour profiter de ces taux boostés, il est souvent nécessaire de garder le livret bancaire ouvert pendant une période qui va bien au-delà de celle où les taux sont boostés. Notez aussi que les primes de bienvenue ne sont applicables que si un montant minimum (et généralement assez élevé, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros) est conservé sur le livret pendant une période donnée (d’environ 6 mois le plus souvent).
Le compte à terme
Enfin, dernier placement bancaire à capital garanti possible : le CAT ou compte à terme est un compte épargne dont le taux varie en fonction de l’établissement bancaire mais aussi et surtout de la durée du placement. Celle-ci, définie à la souscription, conditionne en effet le taux d’intérêt du placement. Il est toujours possible de sortir des fonds avant la fin de la durée de blocage mais cela aura des conséquences sur le taux d’intérêt prévu, revu à la baisse.
Actuellement, compte tenu des incertitudes sur le marché des taux dans les mois à venir, il sera souvent judicieux de privilégier à performance égale les comptes à terme avec une durée de blocage des fonds le plus long possible. Les meilleurs CAT proposent pour cela des taux aux alentours de 4 %.
Le fonds euros de l’assurance-vie
Le fonds euros de l’assurance-vie, majoritairement investi en obligations, est un placement à capital garanti. Son rendement qui a été en perte de vitesse depuis plus de 20 ans a augmenté pour la première fois en 2022, avec une performance de 1,8 % en moyenne en 2022 (contre 1,3 % en 2021). En 2023, son rendement moyen annuel est attendu aux alentours de 2,50 % selon le site spécialisé GVFM. Cette hausse du rendement du fonds euros est notamment due à la hausse des taux directeurs des banques centrales qui se répercutent sur les taux d’intérêt des obligations d’État. Notez tout de même que les fonds euros ne présentent pas tous la même performance et que le rendement peut varier considérablement d’un contrat à un autre. On constate en effet une très forte disparité, les meilleurs fonds euros pour lesquels les investisseurs ont pu profiter de bonus (lié par exemple à l’encours détenu sur le fond ou encore à la répartition des avoirs entre fonds euros et unités de compte) peuvent voir leur rendement avoisiner les 4 %. Il existe en outre différents types de fonds euros et si le fonds euros classique affiche souvent de piètres performances, il n’en est pas toujours de même des fonds euros immobiliers (qui comportent une part d’actifs immobiliers) ou des fonds euros croissance ou des fonds euros dynamiques (qui comportent eux une part d’actions).
Les placements à capital garanti : des placements à éviter pour sa retraite
En tous les cas, ces placements à capital garanti ne sont pas recommandés pour préparer sa retraite puisqu’ils affichent des rendements relativement faibles au regard de l’inflation actuelle. Il serait dommage de ne pas aller chercher la performance là où elle se trouve, c’est-à-dire sur des actifs plus risqués comme les actions par exemple. En effet, étant donné que le risque décroît avec un horizon d’investissement long, il est recommandé de préparer sa retraite dès son entrée dans la vie active et d’investir sur les marchés actions régulièrement, pendant plusieurs dizaines d’années, moyen le plus efficace de booster la performance de son placement et de diminuer le risque. Il sera toujours temps, lorsque la retraite approche, de prendre ses bénéfices et de les placer sur des placements à capital garanti.
Investir dans l’assurance vie pour préparer sa retraite
Assurance-vie : un placement complet
L’assurance-vie est un placement composé de deux poches complémentaires : le fonds euros, majoritairement investi en obligations et qui est garanti en capital, ainsi que les supports en unités de compte qui permettent d’investir sur le marché obligataire également mais aussi d’investir en Bourse via des actions, des OPCVM, des ETF ou encore des produits structurés, ainsi que sur le marché immobilier via des SCPI et des SCI.
Les UC permettent ainsi d’investir sur des actifs plus risqués mais aussi potentiellement plus rémunérateurs, avec une bonne diversification numéraire, sectorielle, géographique, etc., tandis que le fonds euros permet au fur et à mesure que l’échéance de la retraite arrive de placer ses sous sur un support garanti en capital.
Notez aussi que les fonds déposés sur une assurance-vie sont accessibles à tout moment. En cas d’accident de la vie, il est donc possible de retirer des sommes d’argent de son contrat, même si l’heure de la retraite n’a pas encore sonné.
Des avantages fiscaux au cours de la vie du contrat d’assurance-vie
Notez également que l’assurance-vie permet de bénéficier de certains avantages fiscaux et notamment, au bout de 8 ans de détention (ce qui est peu à l’échelle de la préparation de la retraite), les gains sont taxés à la flat tax (30 %) ou barème de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux de 17,2 % si cela est plus avantageux pour l’investisseur. Il existe en outre au-delà de ces 8 ans de détention un abattement, de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple, appliqué chaque année sur les gains des rachats, quel que soit le choix d’imposition IRPP (impôt sur le revenu) ou flat taxe.
Assurance-vie : un formidable outil de transmission
Enfin, l’assurance-vie comporte aussi des avantages fiscaux lors de la succession. En effet, il existe des abattements spécifiques pour les bénéficiaires du contrat au décès de l’assuré. Ainsi, pour les contrats d’assurance-vie souscrit avant 70 ans, le bénéficiaire désigné perçoit les fonds du contrat sans droits de succession jusqu’à 152 500 €, avec une taxation forfaitaire de 20 % au-delà, puis de 31,25 % au-dessus de 700 000 €. Pour les contrats d’assurance-vie souscrit après 70 ans, le bénéficiaire désigné perçoit les fonds du contrat sans droits de succession jusqu’à 30 500 €. Au-delà, la taxation s’applique en fonction du barème des droits de succession. Les intérêts et les plus-values des versements après 70 ans sont entièrement exonérés.
Le PER pour préparer sa retraite
PER : un placement spécifiquement destiné à la préparation de la retraite
Comme l’assurance-vie, le PER est un placement très complet permettant d’investir dans un fonds en euros et des supports en unités de compte. On trouve donc les mêmes avantages en termes de diversité et de possibilité de sécuriser ses gains sur un placement à capital garanti à mesure que la retraite approche.
Là où le PER diffère de l’assurance-vie, c’est notamment dans l’accessibilité des fonds. Le PER est un placement destiné à financer sa retraite avec une blocage des fonds jusqu’à la retraite. Ce placement tunnel comporte tout de même quelques cas de sortie anticipée (chômage, invalidité, surendettement, décès du conjoint, achat de la résidence principale) mais il ne sera pas possible de disposer des fonds pour acheter une résidence secondaire ou un investissement locatif par exemple ou encore en cas de divorce ou de difficultés professionnelles pour un travailleur non salarié.
Enfin, sachez que la sortie peut se faire en rente ou en capital. Attention tout de même : la sortie en capital est possible seulement pour l’encours issu de versements volontaires, de l’intéressement ou de la participation. L’ensemble des versements obligatoires, qu’ils soient le fait du titulaire du plan épargne retraite ou de l’entreprise, feront eux obligatoirement l’objet d’une sortie en rente viagère.
Les avantages fiscaux spécifiques du PER
Le PER permet de bénéficier d’importants avantages fiscaux : soit au versement des sommes sur le plan épargne retraite, soit à la sortie des sommes du plan
Il est en effet possible de déduire les sommes versées sur le PER dans la limite d’un certain plafond. Ainsi, les salariés peuvent déduire chaque année de leurs revenus fiscaux :
- soit 10 % des revenus professionnels de 2023, nets de cotisations sociale et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 37 094 € ;
- soit 4 399 € si ce montant est plus élevé
Les indépendants peuvent déduire chaque année de leurs revenus fiscaux :
- 10 % des bénéfices imposables de 2023, dans la limite de 370 944 € + 15 % du bénéfice imposable compris entre 46 368€ et 370 944€ ;
- 4 399 € + 15 % du bénéfice imposable compris entre 46 368€ et 370 944€, si ce montant est plus élevé.
Si vous ne souhaitez pas déduire de vos revenus imposables les versements effectués sur votre PER (ou que vous ne le pouvez pas car vous ne payez pas d’impôt), vous pourrez alors bénéficier d’avantages fiscaux à la sortie du plan, variables selon le type de sortie choisie.
Ainsi, en cas de sortie en rente, la part de la rente correspondant à vos versements volontaires ou provenant de revenus exonérés sera imposée suivant les règles applicables aux rentes viagères à titre onéreux, c’est-à-dire que seulement une fraction de la rente est imposable, selon votre âge d’entrée en jouissance de la rente.
En cas de sortie en capital, seules les plus-values seront fiscalisées (flat tax à 30 % ou bien barème progressif de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux si cela est plus avantageux pour vous).
Les contrats de type Prefon / Corem pour préparer sa retraite
Le PER : un placement qui remplace les anciens supports de l’épargne retraite
Il existait auparavant de très nombreux placements visant à préparer financièrement sa retraite, parfois réservés à une catégorie de travailleurs, avec des avantages fiscaux différents, des possibilités de sortie anticipée différentes, etc. C’est avec l’objectif de mettre fin à cette nébuleuse et de dynamiser l’épargne retraite que la loi Pacte a créé le PER en 2019.
Les anciens contrats de type Prefon, Corem mais aussi article 83, Madelin, etc. ne sont désormais plus commercialisés. Il reste toutefois possible de conserver ses contrats si vous le souhaitez. Il est aussi possible de transférer les sommes détenues sur ses anciens contrats vers un PER.
Transférer ses anciens contrats type Prefon ou Corem vers un PER
Pour transférer un produit d’épargne retraite type PREFON ou Corem vers un PER individuel, il convient de signifier votre demande de transfert par courrier à votre compagnie d’assurance en spécifiant bien vos coordonnées et les informations relatives à l’enveloppe que vous souhaitez fermer, ainsi que les informations relatives à celle vers laquelle vous souhaitez que vos fonds soient transférés.
Cette opération peut être facturée. Il existe en effet des frais de transfert d’un ancien produit d’épargne vers un PER mais sachez que pour favoriser la portabilité de l’épargne retraite, ceux-ci sont encadrés. Ainsi, ils ne pourront excéder 1 % des droits acquis. L’opération devra même être gratuite si le contrat pour lequel vous demandez le transfert a plus de 10 ans ou si le transfert a lieu à la date de liquidation de la pension dans un régime obligatoire d’assurance vieillesse ou à la date de l’âge légal de départ à la retraite.
Le PEA : un investissement boosté par la loi Pacte pour préparer sa retraite
Les atouts du PEA
Il est aussi possible pour ses investissements en Bourse d’opter pour le PEA. Le plan épargne en actions permet en effet d’investir sur les marchés financiers avec un avantage fiscal à la clé : l’exonération totale de l’impôt sur les plus-values au-delà de 5 ans de détention du plan. Les prélèvements sociaux de 17,2 % seront tout de même appliqués sur les gains. Le PEA, dont les frais sont plafonnés depuis la loi Pacte, permet d’investir sur des actions, OPCVM traditionnels et ETF, obligations, mais il comporte des restrictions en matière de titres.
Les restrictions en termes de titres éligibles : principal inconvénient du PEA
Ainsi, sont autorisés dans cette enveloppe seulement les titres de sociétés dont le siège social est situé en Union européenne ou dans un autre État faisant partie de l’Espace économique européen (EEE) et ayant conclu avec la France une convention fiscale qui comporte une clause d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude ou l’évasion fiscale ou une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales (4° du I de l’article L. 221-31 du code monétaire et financier). Il reste cependant possible de contourner en partie cette règle et d’investir sur l’ensemble des zones géographiques par le biais de fonds éligibles, comme les ETF, investis sur des indices hors Europe par exemple.
Le compte titres : une alternative plus souple que le PEA mais moins avantageuse fiscalement
Cependant, vous ne pourrez pas investir en direct sur des actions chinoises ou américaines par exemple. Si vous tenez à acheter des actions Tesla ou Tencent, vous devrez les détenir via un compte-titres, une enveloppe qui certes ne permet pas de bénéficier d’avantages fiscaux (les bénéfices sont imposés à la flat tax à 30 % ou au barème de l’impôt sur le revenu +17,2 % de prélèvements sociaux si cela est plus avantageux pour vous), mais ne comporte aucune restriction. Vous pourrez investir sur une très large palette d’actifs financiers, y compris recourir au SRD, pratiquer la vente à découvert et utiliser des stratégies sophistiquées impliquant l’effet de levier.
Investir dans l’immobilier pour préparer sa retraite
Enfin, il reste également possible pour préparer sa retraite d’investir dans l’immobilier. Il peut être judicieux d’abord d’être propriétaire de sa résidence principale afin de ne pas avoir à payer de loyers une fois à la retraite. Il est aussi courant pour se dégager un revenu supplémentaire d’investir dans l’immobilier locatif afin de toucher un loyer mensuel qui viendra augmenter vos revenus.
L’investissement locatif avec le statut LMNP
Le statut de loueur meublé non professionnel (LMNP) doit alors être envisagé en raison de ses multiples atouts : un rendement plus important, une durée de préavis moins longue, et surtout de nombreux avantages fiscaux.
En effet, avec le régime micro-BIC, le loueur bénéficie d’un abattement forfaitaire pour frais de 50 % en deçà de 70 000 € de recettes annuelles ou 170 000 € dans le cas de la location saisonnière. S’il opte pour le régime réel (obligatoire au-dessus de 70 000 € de recettes annuelles ou 170 000 € dans le cas de la location saisonnière), il devra certes tenir une comptabilité en bonne et due forme selon les règles des BIC (bénéfices industriels et commerciaux), mais pourra déduire de ses recettes de très nombreux frais (les frais d’acquisition (droits d’enregistrement) et frais de notaire lorsque la location meublée débute l’année de l’acquisition du bien, les intérêts d’éventuels emprunts et frais de dossiers, les travaux d’entretien et de réparations courants, la taxe foncière, les factures de petit équipement, les honoraires de gestion, les frais d’assurance, les frais de tenue de comptabilité, les frais de procédure en cas de litige avec un locataire, les abonnements et consommation dès lors qu’ils sont inclus dans le loyer) et même amortir le logement, le matériel et le mobilier et les gros travaux.
Notez tout de même que les taux élevés des crédits immobiliers pourront compliquer cette opération immobilière en 2024, tout comme la pénurie de logements éligible à la location dans les années à venir compte tenu de leur diagnostic énergétique. Il est toujours possible d’acheter un bien avec un mauvais diagnostic et de réaliser les travaux d’isolation qui lui permettront d’améliorer sa notation et le rendront éligibles à la location, mais le surcoût engendré par cette dépense ne doit pas mettre à mal la rentabilité de l’investissement locatif.
L’investissement dans les SCPI
Autre placement immobilier très apprécié pour le financement de la retraite : l’investissement dans des parts de SCPI. L’investissement dans les sociétés civiles de placement immobilier constituent un moyen original de se positionner sur le marché immobilier. En achetant des parts d’une SCPI, vous n’achetez pas une fraction d’un bien mais une part de l’ensemble des biens détenus par la SCPI, ce qui vous garantit une bonne diversification et une mutualisation des risques. Autre avantage : le ticket d’entrée peu élevé (de l’ordre de 1 000€) en fait un placement très accessible.
L’investissement en SCPI, comme l’investissement en direct dans l’immobilier locatif, permet de se constituer un revenu supplémentaire, avec le versement d’un dividende régulier, tous les mois ou tous les trimestres. Ce dividende correspond à la fraction des revenus liés à la location du parc immobilier de la SCPI. Attention : ce dividende n’est pas garanti, tout comme le prix de la part. Les SCPI ne sont pas un placement à capital garanti et le rendement peut varier. Mais l’historique des SCPI devrait cependant vous rassurer. Ainsi, ces dernières années, le rendement moyen des SCPI de rendement était de 4,5 % environ (et même aux alentours de 5 % si l’on prend en compte les revalorisations du prix des parts). Attention tout de même, car la crise du marché immobilier a aussi touché les SCPI et en 2023 certaines ont vu le prix de leur part baisser, et/ou ont été contraintes de baisser leur dividende, voire de les annuler. Il est donc primordial de choisir par exemple des SCPI récentes, ne disposant pas de stock d’actifs anciens faiblement rémunérateurs ou inadaptés à la demande des utilisateurs, et/ou celles qui continuent d’afficher une forte collecte d’épargne.
Préparation de la retraite : comment choisir le meilleur placement retraite selon son profil ?
Sélectionner son placement retraite en tenant compte de son profil de risque
Il est indispensable de sélectionner ses placements en prenant en compte son aversion au risque. Demandez-vous toujours combien vous êtes prêt à perdre sans que cela ne vous encourage à vendre à perte. Le curseur est différent selon les individus. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. En revanche, il est essentiel de se connaître pour éviter les déconvenues. Ainsi, un investisseur très averse au risque avec un horizon d’investissement très long (comme le financement de la retraite) pourra par exemple investir sur le fonds euros de l’assurance-vie et sur de grands indices boursiers, quand un investisseur peu averse au risque et disposant d’un horizon d’investissement très long pourra lui être investi sur des indices boursiers, mais aussi opter pour du stock-picking sélectif, se positionner sur le private equity et être présent sur le marché des matières premières et même des crypto monnaies.
Choisir son placement retraite en tenant compte de son horizon d’investissement
Rappelons qu’il convient de toujours adapter ses investissements à l’horizon d’investissement qui vous sépare de la réalisation de votre projet. Ainsi, dans le cas de la retraite, on n’investira pas de la même manière à 35 ans qu’à 60 ans par exemple.
Il est recommandé pour le financement de sa retraite d’investir sur les marchés financiers, des marchés potentiellement très rémunérateurs sur le long terme, mais aussi des marchés risqués, sans aucune garantie du capital. Toutefois, il est conseillé, lorsque la retraite approche, de sécuriser au fur et à mesure ses plus-values sur un placement à capital garanti.
Si à 35 ans, on peut être investi totalement sur les marchés actions, via par exemple les supports en unités de compte de son assurance-vie, à 60 ans, il faudra avoir sécuriser une large partie de ses gains sur le fonds euros.
Opter pour des placements retraite qui correspondent à son degré d’expertise et son niveau d’implication
Enfin, attention aussi à bien adapter ses investissements à ses connaissances et son expérience, ou bien à son souhait de consacrer du temps à ses placements. Ainsi, un investisseur averti pourra se tourner vers le compte-titres et/ou le PEA pour financer sa retraite. En revanche, pour un particulier qui n’a aucune connaissance des marchés, il sera plus sage de choisir la gestion pilotée d’un PER ou d’une assurance vie. Mais en aucun cas le manque d’expérience ou de connaissance ne doit être un prétexte pour repousser la préparation de la retraite !
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