Les expatriés peuvent se retrouver démunis quand il s’agit de placer leur argent, loin de leur pays et de tous leurs repères, y compris en termes de finances personnelles. Or, leur expatriation leur permet parfois d’épargner des sommes très importantes en raison d’une fiscalité très avantageuse dans certains pays et/ou en raison d’un coût de la vie peu élevé selon le lieu de l’expatriation, qui représente ce de fait potentiellement une réelle opportunité pour épargner et investir.
Alors quels placements privilégier en expatriation ? Retrouvez notre avis sur les placements pour expatriés, ceux à conserver, ceux à clôturer, ceux à ouvrir pendant son expatriation, à découvrir dans notre comparatif des différentes solutions d’épargne et d’investissement pour expatriés en 2025.
Tableau récapitulatif des placements accessibles aux expatriés non résidents
Placements | Possibilité de souscrire en tant qu’expatrié | Possibilité de conserver et non de souscrire en expatriation | Intérêt du placement |
---|---|---|---|
Livret A | Oui | Oui | Limité car difficile parfois de débloquer les fonds rapidement vers son compte local d’où un faible intérêt pour un fonds d’urgence |
LDDS | Non | Oui | Limité car difficile parfois de débloquer les fonds rapidement vers son compte local d’où un faible intérêt pour un fonds d’urgence |
LEP, Livret Jeune | Non | Non | |
SCPI et immobilier locatif | Oui | Oui | Pas d’avantage fiscal mais un attachement à la pierre des expatriés et/ou mise en location de la résidence principale avant le retour d’expatriation |
PEA | Non | Oui sauf Paradis fiscal (États et territoires non coopératifs : ETNC) | Parfait pour bénéficier d’un régime fiscal avantageux à son retour d’expatriation et/ou pour conserver ses investissements le temps de son expatriation |
Assurance vie française | Oui mais certains assureurs peuvent refuser en fonction du pays | Oui mais certains assureurs peuvent refuser en fonction du pays | Parfait pour bénéficier d’un régime fiscal avantageux à son retour d’expatriation et/ou pour conserver ses investissements le temps de son expatriation |
Assurance vie luxembourgeoise | Oui mais certains assureurs peuvent refuser en fonction du pays | Oui mais certains assureurs peuvent refuser en fonction du pays | Parfait pour bénéficier d’un cadre fiscal avantageux, d’une grande diversité d’actifs, du triangle de sécurité, de l’investissement dans une devise autre que l’euro |
Expatrié non résident : quels placements devez-vous impérativement fermer avant votre départ ?
Certains placements ne peuvent pas être conservés par les expatriés puisqu’ils s’adressent exclusivement aux résidents fiscaux. Ainsi, avant votre départ en expatriation, vous serez contraint de clôturer votre LEP si vous en possédez un. La situation est cependant plutôt rare puisque les personnes éligibles à ce livret sous conditions de ressources sont rarement des cadres internationaux qui partent en expatriation.
Attention aussi à bien veiller à ce que vos enfants clôturent leurs livrets jeunes s’ils en possèdent car ces placements ne s’adressent pas aux non résidents.
Expatriés non résident : quels placements devez vous conserver ou souscrire avant votre départ ?
Il sera en revanche judicieux de conserver certains placements que vous possédez déjà, et même d’y souscrire avant votre départ en expatriation. En effet, certains placements ne peuvent être ouverts par un non-résident fiscal, mais peuvent être détenus par un non-résident fiscal qui peut donc les conserver durant son séjour à l’étranger.
C’est par exemple le cas du LDDS, un placement à capital garanti de l’épargne réglementée qui peut vous servir à stocker des liquidités pour financer des projets lors de votre retour en France comme par exemple le financement de vos vacances si vous rentrez en France. Mais sachez que le livret A qui peut être ouvert en expatriation pourra remplir le même rôle, avec un taux identique (3 % jusqu’au 31 décembre 2025 et autour de 2,5 % à compter du 1er février 2025) et un plafond plus élevé (22 950€ pour le livret A contre 12 000€ pour le LDDS).
Si la pertinence d’ouvrir un LDDS avant son départ est discutable, en revanche, il sera judicieux d’ouvrir un PEA avant son expatriation si vous n’en possédez pas déjà un. En effet, ce placement à la fiscalité particulièrement avantageuse ne peut être souscrit par un non résident fiscal mais ceux-ci peuvent conserver leur PEA en expatriation, et cela quel que soit l’État dans lequel le titulaire du plan transfère son domicile fiscal (Union européenne ou non), sauf si ce transfert a lieu dans un État ou territoire non coopératif (ETNC) au sens de l’article 238-0 A du code général des impôts (CGI).
L’avantage principal du PEA, c’est son exonération totale d’impôt sur les plus-values dès 5 ans de détention du plan. Au terme de ces 5 années, seuls les prélèvements sociaux restent dus. En contrepartie, les titres éligibles au PEA sont limités aux titres de sociétés dont le siège social est situé dans l’Union Européenne, mais cette disposition est facilement contournable avec l’investissement dans des ETF éligibles répliquant de grands indices boursiers mondiaux. L’investissement en PEA ne présentera pas forcément d’intérêt pendant l’expatriation car la fiscalité du pays dans lequel vous vous trouvez pourra être plus avantageuse. En revanche, ouvrir un PEA avant son départ permet de prendre date pour bénéficier à son retour d’expatriation d’une fiscalité adoucie.
Autre placement que vous pouvez conserver pendant votre expatriation, ou que vous auriez intérêt à ouvrir avant votre départ pour prendre date, c’est l’assurance-vie française. Ce placement très apprécié des Français permet à la fois d’investir sur un fonds euros garanti en capital, peu rémunérateur mais sans risque, et sur des supports en unités compte, avec un risque de perte en capital mais potentiellement plus rémunérateurs, qui peuvent prendre la forme de titres vifs, OPCVM, ETF, SCPI, SCI, OPCI, produits structurés, etc.
L’assurance-vie permet de bénéficier au bout de 8 ans de détention du contrat d’une fiscalité avantageuse, soit 24,7 % de taxation (7,5 % d’impôt sur les plus-values + 17,2 % de prélèvement sociaux) au lieu des 30 % de flat tax, à condition que l’encours tous contrats confondus ne dépasse pas 150 000 euros pour une personne seule et 300 000 euros pour un couple. Notez également qu’au-delà de 8 ans de détention du contrat un abattement de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple est également appliqué chaque année sur les gains des rachats.
Expatriés non résident : quels placements souscrire quand on est expatrié ?
Il existe aussi des placements qu’il sera particulièrement pertinent d’ouvrir lors de son expatriation.
On pensera notamment à l’assurance-vie luxembourgeoise qui offre de nombreux atouts. D’abord, ce contrat permet de bénéficier d’une protection optimale du capital de l’assuré en cas de faillite de l’assureur. C’est le fameux triangle de sécurité luxembourgeois. La réglementation, bien plus stricte qu’en France, prévoit en effet que les assurés ont le statut de créanciers prioritaires et que les actifs liés aux contrats d’assurance-vie ne sont pas conservés directement chez l’assureur, mais déposés auprès de banques, sur des comptes d’investissement distincts des comptes de fonds propres de la compagnie d’assurance.
De plus, il est possible selon le ticket d’entrée de réaliser un contrat sur-mesure avec des fonds internes dédiés, afin de s’adapter parfaitement à votre situation et vos objectifs d’investissement. Et surtout, l’assurance-vie luxembourgeoise est particulièrement adaptée aux Français expatriés pour deux raisons. D’abord, la neutralité fiscale du contrat d’assurance-vie luxembourgeois qui prévoit que lors d’un rachat la fiscalité de votre État de résidence s’applique. Ensuite, le contrat peut être libellé dans une autre devise que l’euro, ce qui est particulièrement appréciable pour les finances des expatriés qui voudraient mettre des sous de côté sans être impactés par les aléas du marché des changes et le risque de change qu’il entraîne.
Attention, la neutralité fiscale signifie que c’est la fiscalité française qui s’appliquera à votre retour d’expatriation, et elle sera vraisemblablement moins avantageuse que la fiscalité du pays dans lequel vous avez été en expatriation. Il faut donc prévoir la revente des titres avant le retour en France et de ce fait, ce placement n’est adapté que si votre horizon d’investissement cadre avec votre durée d’expatriation.
Ensuite, il conviendra de saisir les opportunités d’investissement propres à votre nouveau pays de résidence fiscale, en investissant avec un compte-titres ordinaire (CTO) qui est l’enveloppe par défaut universelle pour investir en Bourse. La fiscalité est celle du pays en vigueur, ce qui en France revient à être taxé au prélèvement forfaitaire unique ou flat tax à 30 % ou bien au barème de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux si cela est plus avantageux pour vous.
Si vous êtes expatrié et donc non-résident fiscal français, vous n’êtes pas redevable des prélèvements sociaux sur les dividendes ou les plus-values de cession et l’imposition des plus-values de cession se fait dans l’État de résidence du bénéficiaire et celle des dividendes est partagée entre l’État de source et l’État de résidence, ce qui sera souvent avantageux. Notez que vous devrez probablement vendre vos titres avant de rentrer en France (en raison de la fiscalité française des plus-values mobilières qui est souvent plus élevée que celle appliquée dans votre pays d’expatriation), il est donc nécessaire que l’horizon d’investissement de vos investissements en CTO cadre avec votre durée d’expatriation. Sinon, il conviendra de privilégier le PEA ou l’assurance-vie française.
Expatriation et immobilier : faut-il se lancer dans l’immobilier locatif ? Pourquoi et comment investir en SCPI quand on est expatrié ?
L’investissement en immobilier est souvent plébiscité par les expatriés car cet actif tangible les rattache à leur pays d’origine. Les expatriés choisissent aussi souvent de louer leur ancienne résidence principale lorsqu’ils quittent la France, afin de tirer des revenus de cet actif dont ils n’ont plus l’utilité. Mais les expatriés peuvent aussi choisir d’investir dans un bien immobilier pour en tirer des revenus et se lancer dans l’investissement locatif. La gestion du bien est souvent confiée à une société spécialisée compte tenu de l’éloignement géographique, ce qui viendra rogner d’autant sur la performance de l’investissement locatif, mais évitera bien des tracas à l’expatrié bailleur. Il peut donc être plus intéressant de privilégier l’investissement en SCPI pour éviter les soucis de gestion.
En ce qui concerne la fiscalité de l’investissement immobilier, l’expatrié est imposé sur l’immobilier français en France, uniquement en France (pas de double imposition) et c’est la fiscalité française qui s’applique sur les revenus immobiliers, et les éventuelles plus-values immobilières en cas de revente. Notez que les expatriés hors Europe (hors UE, EEE et Suisse), sont exonérés d’une partie des prélèvements sociaux. Seul le prélèvement de solidarité de 7,5 % est dû.
La fiscalité est donc particulièrement pénalisante pour l’expatrié qui investit en immobilier en France. On pourra donc se tourner pendant son expatriation vers l’investissement en nue-propriété, en direct ou en SCPI, ce qui permet d’éviter l’imposition puisqu’il n’y a pas de revenu imposable. Cela vous permettra d’acheter un bien moins cher, avec une décote, et idéalement de faire coïncider la récupération de la pleine propriété avec le retour d’expatriation pour pouvoir compter sur des revenus supplémentaires ou bien pour habiter le bien à votre retour en France.
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