Alors que l’année 2021 a été une année surprenante pour l’investissement locatif en France, l’année 2022 est bien différente, puisqu’elle fait face à de nouveaux challenges qui modifient le paysage de l’investissement immobilier.
Quelles sont les perspectives d’investissement immobilier dans l’hexagone pour cette fin d’année 2022 ? Café du Patrimoine fait le tour des grands thèmes qui dominent le secteur de l’immobilier fin 2022 – thèmes qui devraient d’ailleurs continuer d’impacter la demande et l’offre en 2023.
L’inflation record entraîne une diminution des capacités d’emprunt et pourrait continuer de peser sur le marché immobilier
Depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie, l’augmentation du prix de l’énergie, mais aussi de celui des matières premières agricoles et des produits manufacturés, a entraîné une impressionnante hausse des prix généralisée qui grignote le pouvoir d’achat des Français.
En France, les prix à la consommation auraient augmenté de 6,2 % sur un an en octobre 2022 (après +5,6 % en septembre 2022) d’après les chiffres de l’INSEE. Cette inflation, qui atteint des niveaux records depuis plusieurs décennies, affecte grandement les décisions de dépense, d’investissement et d’épargne des ménages français.
Elle impacte aussi fortement la capacité d’emprunt des ménages si les Français ne connaissent pas d’augmentation de salaires égale ou supérieure à l’inflation. Cette dernière diminue en effet le montant que les Français peuvent obtenir pour financer leurs projets immobiliers via le crédit.
Alors que la Commission européenne s’attend à ce que l’inflation continue d’augmenter dans les pays de la zone euro, le marché immobilier pourrait en souffrir en cette fin d’année et en 2023.
Un durcissement des conditions de crédit à double effet sur l’investissement immobilier
Pour faire face à cette forte hausse des prix, la Banque Centrale Européenne (BCE) a augmenté ses taux d’intérêt directeurs plusieurs fois depuis début 2022 et devrait continuer à le faire en cette fin 2022 et l’année prochaine.
Ce durcissement des conditions de crédit a des conséquences positives et des conséquences négatives sur les perspectives d’investissement sur le marché immobilier en cette fin d’année, ce qui pourrait entraîner des opportunités intéressantes pour certains.
D’un côté, la hausse des taux d’intérêt rend les emprunts plus complexes à obtenir, ce qui peut freiner la demande. Il est aussi important de noter que la baisse de la demande est aussi due à la détérioration du contexte économique et des perspectives de croissance.
Le durcissement des conditions d’octroi de prêt peut d’un autre côté pousser certains acquéreurs à accélérer les choses pour finaliser le financement de leurs projets immobiliers avant que cela ne devienne plus cher d’emprunter.
Dans sa déclaration de politique monétaire du mois d’octobre, la BCE a en effet indiqué que « les banques prévoient un resserrement supplémentaire au quatrième trimestre ».
Puisque cela va devenir de plus en plus dur pour les acheteurs d’obtenir des crédits, les vendeurs pourraient baisser les prix, ce qui pourrait être avantageux pour les personnes ayant des profils et des dossiers solides pour emprunter.
Des zones fortement convoitées en France qui pourraient entraîner des pénuries de biens immobiliers
L’investissement locatif est l’un des investissements tangibles les plus populaires des Français, particulièrement l’investissement locatif Bordeaux ou l’investissement locatif Marseilles.
Il existe d’ailleurs certaines zones en France qui connaissent aujourd’hui des pénuries à cause de leur grande popularité auprès des investisseurs. Le Sud et l’Ouest de la France en sont deux exemples, notamment les villes de Montpellier, Nice, Perpignan ou encore Toulon.
Ces villes dans lesquelles investir devraient continuer d’attirer les Français qui semblent vouloir davantage s’installer dans la région PACA que dans le reste de la France pour profiter d’un meilleur climat, d’un extérieur et d’une surface plus importante. Cela pourrait ainsi soutenir le marché dans ces régions en cette fin d’année.
L’enjeu de la rénovation énergétique devrait impacter les propriétaires de « passoires énergétiques »
Le marché de l’investissement immobilier de cette fin d’année pourrait aussi être influencé par le thème de la rénovation énergétique des logements impacté par la promulgation de la loi Climat et résilience de cette année.
Cette loi prévoit notamment une « obligation d’audit énergétique pour les logements mis en vente, pour les classes F et G ». Sans parler de la location de ces logements catalogués comme des « passoires énergétiques » qui va aussi devenir de plus en plus compliqué, voire impossible.
En 2025, les logements des classes G (600 000 en France) ne pourront plus être vendus. L’interdiction s’étendra aux classes F (1,2 millions de logements) et E (2,6 millions de logements) en 2028 et 2034 respectivement d’après le calendrier de mise en œuvre de cette loi.
Ainsi, les propriétaires de ces logements pourraient chercher à s’en débarrasser rapidement au lieu d’entreprendre les travaux pour améliorer leur note énergétique. Et 17 % du parc de logements en France serait des passoires énergétiques d’après les données du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires les plus récentes !
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