La part des retraités dans la population française ne cesse de croître, tout comme le coût qu’elles représentent dans les dépenses publiques. Café du Patrimoine fait le point sur la retraite, cette période de la vie qui soulève bien des interrogations.
Découvrez dans cet article et en vidéo tout ce qu’il faut savoir sur le fonctionnement du système de retraite, les modifications suite à la réforme des retraites 2023, les démarches à accomplir pour un départ à la retraite en toute sérénité, les meilleurs placements retraite 2024 selon votre âge ainsi que les 5 règles d’or à respecter pour bien préparer sa retraite.
La retraite : une étape de la vie en pleine mutation
Aux yeux des français, la retraite n’est plus ce que c’était !
La façon de penser sa retraite a radicalement évolué ces dix dernières années. En cause : l’allongement de l’espérance de vie et le souci de vivre en bonne santé jusqu’au bout. Cette volonté s’accompagne d’une autonomisation à la fois revendiquée et subie. Les Français veulent désormais être acteur de leur vie le plus longtemps possible, ils veulent et doivent se prendre en charge maintenant et dans l’avenir.
La retraite devient la période à partir de laquelle l’on n’est plus contraint par son travail. Le temps de la retraite est divisé en deux : le temps où l’on pourra continuer à agir et le temps où l’on ne pourra plus. Et l’on concentre son attention et ses projets sur la période où l’on pourra continuer à exploiter ses compétences. Les jeunes retraités sont de plus en plus occupés et maintiennent de nombreuses activités : consulting, bénévolat. La perception de la retraite a donc évolué et le mot que nous employons devient alors peu approprié à cette période qui est tout sauf se mettre en retrait du monde.
La retraite : un sujet important qui inquiète les salariés
En 2008, 58 % des Français pensaient que la retraite ne leur donnerait pas les moyens de vivre comme ils le souhaiteraient. D’après l’Enquête 2024 Cercle de l’Épargne/Amphitéa « Les Français, l’Épargne et la Retraite » seul un tiers des Français (34 % exactement) estime qu’il vit ou vivra convenablement avec sa pension de retraite une fois à la retraite. Et 66 % des Français se disent aujourd’hui inquiets de l’avenir du système des retraites selon la Vague 2024 Ipsos / Le cercle des épargnants. Selon la même étude, pour assurer la pérennité du système de retraite, les Français estiment nécessaire de développer la retraite par capitalisation, en plus de celle par répartition, une solution préférée à celle consistant à reculer encore l’âge de départ en retraite ou à réduire le montant des pensions.
La retraite par répartition : un système en bout de course
La retraite par répartition : le système de retraite français
En France, le système de retraite par répartition a été institué en 1945 avec les ordonnances créant la sécurité sociale. C’est ce régime qui prévaut encore aujourd’hui en France pour les régimes de base comme pour les régimes complémentaires.
La retraite par répartition, par opposition à la retraite par capitalisation où les actifs épargnent en vue de leur propre retraite, est fondée sur la solidarité entre les générations puisque les cotisations des actifs versées au titre de l’assurance vieillesse sont utilisées immédiatement pour payer la pension des retraités. L’équilibre financier du système repose donc sur le ratio entre cotisants et retraités.
Un régime de retraite en déséquilibre pour les Français
Les inquiétudes qu’expriment les Français pour leur retraite future sont basées sur des faits très concrets. Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie, du papy-boom, du chômage et d’une entrée de plus en plus tardive dans le monde du travail, le nombre de cotisants par retraités ne cesse de baisser. Ils étaient 4 cotisants pour un retraité en 1960, 1,7 en 2020 et devraient être 1 en 2030 et 0,8 en 2050.
Une baisse du pouvoir d’achat attendue à la retraite
Cette inquiétude sur le niveau de vie à la retraite est aussi alimentée par les réformes successives du système de retraite qui jouent à la fois sur la durée de cotisation et le montant de la pension. Toutes les réformes des retraites ont eu pour objectif d’inciter les Français à travailler davantage. Mais en comparant les revenus que l’on aura à la retraite en remplacement du revenu d’activité, on ne peut que constater une très sensible diminution du pouvoir d’achat, encore aggravée en cas d’inflation car même si le gouvernement décide une revalorisation des pensions, la hausse peut être inférieure à l’inflation (comme ce fut le cas à l’été 2022 avec +4 % avec effet rétroactif au 1er juillet 2022 quand l’augmentation des prix à la consommation augmentait en août 2022 de 5,8 % sur un an) et généralement la hausse concerne uniquement le régime de base, ce qui pénalise les retraités les plus aisés. La perte de pouvoir d’achat semble donc inéluctable en période d’inflation, d’où la question qui a animé la campagne des législatives 2024 de savoir s’il est nécessaire d’indexer les retraites sur l’inflation.
La retraite en France : comment ça marche ? Le fonctionnement de la retraite expliqué en 5 points
1. Quels sont les deux régimes de retraite ?
Régime général
C’est le régime de base des salariés du commerce, de l’industrie et des services, également appelé « régime général » de la Sécurité sociale. Le régime général est géré par l’Assurance retraite et son réseau (Cnav, Carsat, CGSS, CSS). Il est le plus important des régimes de retraites, classés par profession.
Retraite complémentaire
La retraite complémentaire des salariés dépendant du régime général passe par les régimes ARRCO (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) pour les non-cadres et AGIRC (Association générale des institutions de retraite des cadres) pour les cadres. Ces régimes sont obligatoires.
2. À quel âge peut-on partir à la retraite ? Combien faut-il de trimestres cotisés pour bénéficier de la retraite à taux plein ?
L’âge de la retraite est défini par le régime général : 62 ans. Mais il diffère de l’âge auquel vous pouvez posséder un nombre de trimestres suffisant pour bénéficier d’une retraite à taux plein : 160 à 166 trimestres pour les assurés nés jusqu’en 1957. Pour les personnes nées entre le 01/01/1958 et la 31/12/1960, cette durée est de 167 trimestre. Pour celles nées entre le 01/01/1961 et la 31/12/1963, la durée est de 168 trimestre, pour celles nées entre le 01/01/1964 et la 31/12/1966, elle est de 169 trimestre, pour celles nées entre le 01/01/1970 et la 31/12/1972, elle est de 171 trimestre. Enfin, pour les personnes nées après le 01/01/1973, cette durée est de 172 trimestre.
C’est à partir de 67 ans que vous pouvez bénéficier d’un taux plein sans durée minimale d’assurance ou si vous vous trouvez dans une situation particulière (inapte au travail par exemple).
3. Comment est calculée la retraite du régime général ? La retraite du régime général assise sur les 25 meilleures années
Taux et assiette des cotisations
Part salariale :
- 6,90 % sur le salaire limité au plafond de la Sécurité sociale (annuel de 46 368 euros pour 2024)
- 0,35 % sur la totalité du salaire
Part patronale :
- 8,55 % sur le salaire limité au plafond de la Sécurité sociale
- 1,85 % sur la totalité du salaire
Montant de la retraite
La retraite est calculée sur la base d’un salaire annuel moyen. Le nombre d’années retenues varie en fonction de l’année de naissance de l’assuré, mais vu que l’année de naissance retenue est 1948, vous devez certainement vous trouvez dans le cas où sont retenues les 25 meilleures années (avant la réforme de 1993, les 10 meilleures étaient retenues).
Ainsi, la formule est la suivante :
Salaire annuel moyen x Taux x (Durée d’assurance au régime général / durée d’assurance maximum)
Le taux plein (ou taux maximum) s’élève à 50 % du salaire moyen, limité au plafond de la sécurité sociale, à savoir 46 368 euros pour 2024. Une décote peut être appliquée si l’assuré n’a pas le droit au taux plein. Le coefficient de minoration dépend de l’année de naissance. Il est fixé à 1,25 % pour les personnes nées après 1952.
4. Comment est calculée la retraite complémentaire ? La retraite complémentaire en fonction de la valeur du point de retraite
Taux et cotisations
Au 1er janvier 2019, le système de cotisation a évolué avec la création du régime Agirc-Arrco. Les cotisations pour la retraite complémentaire Agirc-Arrco sont obligatoires. Ces cotisations sont dues sur les rémunérations de tous les salariés, non-cadres et cadres, cotisant au régime général de Sécurité sociale ou à la Mutualité sociale agricole.
Taux d’acquisition servant au calcul des points à la charge du salarié et de l’employeur par année et par tranche :
2023 | |
Assiette Arrco Tranche 1 : salaire jusqu’au plafond de la SS | 7,87 % |
Assiette Arrco Tranche 2 : salaire compris entre 1 et 8 plafonds de la SS | 21,59 % |
Remarques : Certains des secteurs d’activité visés par une convention collective prévoient un taux d’acquisition Arrco supérieur au taux mentionné.
Montant de la retraite
En contrepartie des cotisations prélevées sur le salaire (part salariale + part employeur), des points de retraite sont attribués au salarié. Le taux de cotisation correspond au taux d’acquisition multiplié par 127 %. Les points de retraite sont calculés à partir du taux d’acquisition.
La formule est la suivante :
Montant brut de la retraite annuelle = Total des points obtenus x Valeur du point de retraite
En 2024, le point Agirc-Arrco est fixé à 1,4159 euro.
Rachat de trimestres pour valider votre retraite
Il est possible, sous certaines conditions, de valider des trimestres n’ayant pas donné lieu à cotisations, en payant les cotisations correspondantes (ex. : rachat des trimestres correspondant aux études supérieures dans le cadre de la loi Fillon, rachats « Madelin » pour les non-salariés n’ayant pas validé quatre trimestres par année civile d’activité en raison de faibles revenus…).
Les rachats sont possibles dans la limite de 3 années et 140 points par années concernées.
5. Comment est imposé la retraite ? Fiscalité retraite : la pension de retraite, un revenu imposé comme les autres
Les sommes reçues dans le cadre de la retraite du régime général et du régime complémentaire Arrco ou Agirc sont imposables à l’impôt sur le revenu (IR), selon la tranche dans laquelle vous vous situez, et aux prélèvements sociaux.
Pour rappel, le barème de l’IR 2024 se présente comme suit :
- jusqu’à 11 294 euros : 0 %
- entre 11 295 euros et 28 797 euros : 11 %
- entre 28 798 euros et 82 341 euros : 30 %
- entre 82 342 euros et 177 106 euros : 41 %
- au-delà de 177 106 euros : 45 %
Les prélèvements sociaux s’appliquent différemment entre les régimes général et complémentaire.
Régime général :
- CSG : 8,3 %, 6,6 % ou 3,8 % selon votre revenu fiscal de référence
- CRDS : 0,5 %
- Casa (Contribution de solidarité pour l’autonomie) : 0,3 %
Régime complémentaire :
- Cotisation d’assurance maladie : 3,20 % (CTP 441) pour les avantages de retraite de base et 4,20 % pour les autres avantages (CTP 442)
- CSG : 8,3 %, 6,6 % ou 3,8 % selon votre revenu fiscal de référence
- CRDS : 0,5 %
- Contribution de solidarité pour l’autonomie : 0,3 %
La nouvelle réforme des retraites : les grands axes à connaître
La réforme des retraites mise en place lors du second quinquennat du Président Macron a donné lieu à un allongement de la durée de cotisation et un report de l’âge légal.
D’ici 2030, l’âge légal sera progressivement reporté de 62 ans à 64 ans. Il s’agit de l’âge auquel il est possible de partir à la retraite si et seulement si le nombre minimal de trimestres cotisés a été atteint. Pour toucher une retraite à taux plein sans avoir cotisé le nombre de trimestre requis, le départ à la retraite doit s’effectuer à 67 ans. Il s’agit de l’âge de la fin de la décote qui lui reste inchangé.
La durée de cotisation est également allongée et passera à 43 ans dès 2027 (soit 172 trimestres) pour une retraite à taux plein. La durée de cotisation va ainsi augmenter bien plus vite que ce que prévoyait la réforme Touraine. Les personnes nées à partir du 1er septembre 1961 sont concernées. Les personnes nées en 68 seront les premières à devoir attendre 64 ans avant de partir à la retraite. Le dispositif « carrières longues » demeure inchangé et permettra à certaines conditions de partir à la retraite plus tôt. Une visite médicale obligatoire à 61 ans pour les personnes exerçant une activité pénible pourra également permettre de partir plus tôt à la retraite.
La réforme des retraites 2023 prévoit aussi l’instauration d’une retraite minimum équivalente à 85 % du SMIC net pour tous les retraités actuels comme futurs ayant une carrière complète.
Du côté des régimes spéciaux, c’est le flou qui domine. La clause du grand-père prédomine chez les régimes spéciaux en voie de suppression quand certains régimes spéciaux ne semblent eux pas du tout concernés par la réforme comme l’Opéra de Paris et la Comédie Française, mais aussi les professions libérales ou les avocats.
Comment investir pour sa retraite en 2024 ?
Pourquoi est-il nécessaire de se constituer une épargne pour la retraite ?
Les réformes des retraites successives tendent à allonger la durée de cotisation et à baisser le montant de la pension.
Il est important de savoir que le montant de la pension de retraite est inférieur aux derniers revenus touchés pendant sa vie active. Il est donc recommandé d’une part de baisser ses postes de dépense à la retraite, et d’autre part de préparer financièrement sa retraite.
Il existe un certain nombre de postes de dépenses qui pourront disparaître au moment de la retraite et notamment ceux liés à l’immobilier. Ainsi, il est recommandé d’avoir acheté sa résidence principale et d’avoir fini de rembourser son crédit une fois à la retraite. Il y a également de fortes chances que vos enfants ne soient plus à votre charge et volent de leurs propres ailes quand vous serez à la retraite.
Mais malgré cela, il est essentiel de disposer de suffisamment de revenus pour ne pas être contraint de baisser son train de vie et pouvoir dans un premier temps profiter de sa retraite et, le cas échéant, de pouvoir dans un second temps supporter les coûts liés à sa dépendance. D’où la nécessité de se constituer tout au long de sa vie d’actif une épargne qui apportera des revenus complémentaires à la retraite. L’épargne régulière et sur la durée à travers différents supports financiers est quasiment indispensable.
Combien mettre de côté pour la retraite ?
Il n’est pas évident de savoir combien mettre de côté pour la retraite car le montant variera considérablement selon votre situation personnelle. Selon votre train de vie habituel et selon le montant de la pension de retraite (régime de base + régime complémentaire) que vous allez toucher, le montant à mettre de côté pour votre retraite ne sera pas le même. Il dépendra aussi de ce que vous souhaitez laisser à vos héritiers. Si vous devez compter uniquement sur les revenus de votre capital en vue de transmettre le capital à vos héritiers lors de votre succession, le montant à mettre de côté pour la retraite sera bien plus élevé que si vous décidez de dilapider votre épargne au fur et à mesure, que ce soit sous forme de sortie en rentes ou en capital.
Investir sur l’ensemble des marchés pour bien préparer sa retraite
Pour le financement de votre retraite, il est conseillé d’investir son argent sur différents placements pour une bonne diversification de votre épargne retraite.
Les marchés financiers nous semblent être le meilleur moyen de financement de la retraite. En effet, en se constituant un capital de biens mobiliers, notamment sur les marchés financiers pour pouvoir bénéficier de revenus complémentaires (dividendes des actions, coupons des obligations, etc.) mais aussi piocher dans le capital si besoin en revendant des actifs. D’autant que les sommes épargnées et investies tout au long de la vie active devraient croître de manière exponentielle jusqu’à la retraite grâce à la magie des intérêts capitalisés.
Les actions sont la classe d’actifs qui rapporte le plus sur le long terme. À titre d’exemple, on peut se pencher sur la performance annualisée de quelques grands indices boursiers : + 10 environ % pour le MSCI World depuis sa création en 1987, + 10 % environ également pour le S&P 500 depuis sa création et + 9 % environ pour le CAC 40 depuis sa création en 1987. En réinvestissant systématiquement les intérêts de ces placements sur les marchés actions, par un effet boule de neige, vous multipliez la performance de votre placement.
Si les marchés financiers sont un incontournable de l’épargne retraite, vous pourrez aussi envisager les investissements dans l’immobilier si vous le souhaitez. En effet, vous pouvez opter pour l’investissement immobilier locatif afin de toucher chaque mois un ou des loyer(s) qui viendront s’ajouter à votre pension de retraite. Cet investissement immobilier peut être fait en direct ou bien par exemple via l’acquisition de parts de SCPI qui vous permettront de toucher des revenus trimestriels.
Investir régulièrement pour lisser le risque et profiter des intérêts capitalisés
Pour préparer sa retraite sans même y penser, il peut être judicieux de mettre en place un plan d’investissement grâce auquel vous investirez à une fréquence donnée la même somme d’argent. Cela vous permettra non seulement de lisser le risque lié à l’investissement sur les marchés financiers puisque vous gommez ainsi le risque de rentrer sur un plus haut, mais cela vous permettra aussi de répartir votre effort d’épargne dans la durée et d’investir durant des dizaines d’années pour profiter de l’effet boule de neige des intérêts capitalisés. Cette méthode, appelée DCA, Dollar Cost Averaging, qui consiste à investir toujours le même montant à la même fréquence peut être dynamisé pour une performance accrue si vous disposez des connaissances et du temps nécessaire. Vous devrez alors réduire les sommes investies si les cours sont supérieurs à leur moyenne sur un nombre d’années données, et augmenter la somme investie si les cours sont inférieurs à leur moyenne.
Comment développer son patrimoine avec la retraite supplémentaire ?
La retraite supplémentaire, également appelée « surcomplémentaire », est un complément de prestations, qui vient s’ajouter aux pensions des régimes obligatoires. Il s’agit donc pour les salariés d’épargner en amont pour ensuite gonfler leur retraite le moment venu.
Quels sont les acteurs de la retraite supplémentaire ?
Le salarié peut adhérer à une retraite supplémentaire d’entreprise ou individuelle. Proposée par l’entreprise, elle peut fonctionner selon le système de la répartition ou de la capitalisation. Les employeurs sont libres de proposer ou non un régime de retraite supplémentaire. Elle est gérée par des sociétés d’assurance, établissements bancaires, institutions de prévoyance comme Malakoff Mederic par exemple. Ces organismes peuvent aussi proposer une retraite supplémentaire aux particuliers comme AG2R La Mondiale.
Comment fonctionne la retraite supplémentaire ?
La retraite supplémentaire prévue par un contrat d’épargne retraite souscrit par un particulier quel que soit son statut obéit au régime « à cotisations définies » dans lequel le montant de la pension est lié uniquement aux cotisations versées. Ce contrat d’épargne se divise en deux temps : la phase de constitution et la phase de restitution.
La phase de constitution de votre épargne
La phase de constitution correspond à la phase d’épargne pendant la période d’activité. Avant de débuter la phase de constitution, vous devrez choisir votre solution, le montant que vous épargnez et le type de gestion financière selon votre profil de risque. Vous pouvez opter pour la « garantie de bonne fin », c’est-à-dire que si le travailleur épargnant décède et que le conjoint survivant ne peut pas épargner, la phase de constitution s’arrête.
La répartition de l’épargne entre fonds euros et unités de compte évolue au fil du temps. C’est ce que l’on appelle la gestion à horizon. Au début du contrat, les unités de compte sont plus importantes et vont en diminuant pour privilégier les fonds euros, moins rémunérateurs mais plus sûrs, au fur et à mesure que l’âge de la retraite approche.
La phase de restitution de vos économies
Durant la phase de restitution, l’épargne est placée sur des fonds euros sécurisés. Au moment de partir à la retraite, vous devrez choisir votre type de restitution. Le plus courant est la réversion avec annuités garanties, c’est-à-dire que la personne reçoit une pension fixe jusqu’à son décès. Cependant, de très nombreuses options existent. AG2R La Mondiale par exemple en propose 19, parmi lesquelles la possibilité d’avoir une rente minorée en début de phase de réversion puis majorée à la fin pour palier à d’éventuels frais liés à la dépendance ou, au contraire, la possibilité d’avoir une rente majorée en début de phase de réversion (pour finir de payer un emprunt, partir en voyages tant que l’on peut) et une rente minorée à la fin. Enfin, AG2R La Mondiale propose depuis 2016 une restitution en 3 temps : normale au début (pour voyager, finir de payer un emprunt), réduite au milieu (qui tient compte d’une réduction de l’activité et de la faculté à se déplacer lié à l’âge) et majorée à la fin (pour faire face à la dépendance et aux frais qu’elle implique).
Ce que vous devez retenir : de très nombreuses possibilités existent concernant la phase de restitution d’un contrat d’épargne retraite et les organismes qui les proposent vous aideront à faire le meilleur choix en fonction de votre situation personnelle.
Quel est le meilleur placement retraite ? Notre comparatif PER, PEA, CTO et assurance-vie en vidéo
Les contrats d’épargne retraite, s’ils sont la solution à laquelle on pense spontanément lorsqu’on souhaite se constituer un supplément de revenus à la retraite, ne sont pas la seule réponse. En effet, tous les placements et investissements susceptibles de vous constituer une rente ou même un capital dont vous disposerez comme bon vous semble sont envisageables. Souscrite à titre individuel, la retraite supplémentaire peut notamment prendre la forme d’un Plan épargne retraite (PER), d’une assurance vie ou encore d’un Plan d’épargne en actions (PEA) ou d’un compte-titres ordinaire (CTO).
Pour choisir le bon placement retraite, il est important de prendre en compte son projet, son profil d’investisseur, son horizon d’investissement, et bien sûr les caractéristiques fiscales des différents supports à votre disposition.
Le PER
Le placement retraite le plus évident est bien sûr le PER (Plan Epargne Retraite), ce placement phare de l’épargne retraite qui remplace depuis la loi Pacte tous les produits d’épargne retraite existants.
Le PER est constitué de deux enveloppes : un fonds euros à capital garanti, peu rémunérateur mais aussi sans risques, et des supports en unités de compte, plus risqués mais aussi potentiellement bien plus rémunérateurs. Il est recommandé de jouer sur la répartition entre ces deux enveloppes au cours de la vie du produit pour aller chercher de la performance au début de la vie active sur les UC puis de sécuriser ses plus-values et son épargne retraite sur le fonds euros progressivement au fur et à mesure que la retraite approche.
Le PER, qui permet d’opter pour une sortie en rente ou en capital, permet aussi de bénéficier d’avantages fiscaux non négligeables qui interviennent :
- soit lors du versement des fonds sur le PER : il est possible de les réduire de son impôt sur le revenu dans la limite d’un certain plafond, variable selon le statut (salarié ou travailleur indépendant) ;
- soit à la sortie du plan : la part de la rente correspondant aux versements volontaires ou provenant de revenus exonérés est imposée suivant les règles applicables aux rentes viagères à titre onéreux ; si sortie en capital, seules les plus-values seront fiscalisées (flat tax à 30 pourcent ou bien barème progressif de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux si cela est plus avantageux pour vous).
Notez que le PER est un financement retraite que l’on appelle « placement tunnel » car les sommes épargnées sur ce placement sont bloquées jusqu’à la retraite, sauf exceptions :
- chômage ;
- invalidité ;
- surendettement ;
- décès du conjoint ;
- achat de la résidence principale (mais alors il faudra payer l’impôt sur le revenu sur les sommes retirées).
Ce placement fait figure d’incontournable dans la préparation de la retraite, notamment si vous êtes imposés. En effet, vous pourrez alors réduire le montant de votre facture à l’administration fiscale pendant la vie active grâce à la déduction des versements de votre revenu. Attention, vous serez alors taxé à la sortie du plan et paierez l’impôt sur le revenu lors de la sortie en rente ou en capital, mais serez gagnant dans tous les cas. En effet, vous pourrez bénéficier d’une imposition moindre (tranche marginale d’imposition plus faible) car vos revenus auront baissé et vous serez donc moins taxé. Mais, même dans le cas où votre tranche marginale d’imposition est identique, le PER reste avantageux car vous aurez alors bénéficier d’un effet de levier pour vos investissements. En investissant pendant votre vie active de l’argent qui n’a pas été taxé et qui le sera seulement lorsque vous l’aurez fait fructifier, c’est un peu comme si l’administration fiscale vous accordait un prêt à taux 0 pour réaliser des investissements destinés à financer votre retraite.
Par défaut, c’est la gestion pilotée à horizon qui est appliquée au PER, c’est-à-dire qu’une société de gestion gère pour vous votre allocation d’actifs en prenant en compte votre profil d’investisseur. Quatre profils de risque existent (prudent, équilibré, dynamique, offensif) avec un encadrement de la part des actifs sans risque pour chaque profil. Notez que ces profils à horizon bénéficient aussi d’une sécurisation progressive des actifs avec une évolution de l’allocation encadrée pour réduire les actifs à risque au fur et à mesure qu’approche la retraite. À savoir aussi : il existe désormais une part obligatoire de non coté dans les allocations des PER Un arrêté fixant la part minimale de non coté dans les mandats à horizon des PER, a été publié le 5 juillet 2024. À noter : l’exception concernant les profils les plus prudents qui ne sont pas contraints d’être investis en private equity.
Le PEA
Autres enveloppes qui peuvent être envisagées pour investir sur les marchés financiers et servir de financement retraite : le PEA et le compte-titres ordinaire.
Le PEA est une enveloppe qui permet d’investir sur les marchés financiers avec une fiscalité particulièrement avantageuse puisqu’au-delà de 5 ans de détention du plan, les gains sont exonérés d’impôt sur les plus-values. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus. En revanche, les titres éligibles au PEA font l’objet de fortes restrictions. Sont autorisés dans cette enveloppe seulement les titres de sociétés dont le siège social est situé en Union européenne ou dans un autre État faisant partie de l’Espace économique européen (EEE) et ayant conclu avec la France une convention fiscale. Il est donc possible d’investir en Bourse uniquement dans des actions françaises et européennes ou bien dans des fonds à condition que 75 % du fonds soit investi dans des actions d’entreprises éligibles au PEA. Il est toutefois possible par ce biais d’investir sur les marchés étrangers grâce aux montages que font certains émetteurs sur le mode de réplication des ETF. Il est donc possible par exemple d’investir depuis un PEA sur un ETF qui réplique l’indice MSCI World qui présente tout de même un rendement annualisé depuis sa création d’environ 10 %, de quoi préparer sa retraite avec une performance bienvenue dès lors que l’on s’y prend à l’avance et que l’on peut être investi de longues années.
Le compte titres
Le compte-titres permet lui aussi d’investir sur les marchés financiers, sans aucune restriction cette fois. Il sera même possible de mettre en place des stratégies d’investissement sophistiquées comme par exemple de pratiquer la vente à découvert en ayant recours au SRD (service de règlement différé). Mais le compte-titres ne présente aucun avantage fiscal. Ainsi, les gains seront taxés à la flat tax à 30 % ou bien, si cela est plus avantageux pour vous, au barème de l’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux.
Notez que ces deux enveloppes permettent d’investir sur les marchés financiers, des marchés potentiellement très rémunérateurs sur le long terme, mais aussi des marchés risqués, sans aucune garantie du capital. Ce type d’investissement en Bourse étant risqué, il conviendra quand la retraite approche de sécuriser au fur et à mesure sur des placements à capital garanti les sommes détenues sur son PEA, obtenues grâce à ses versements, mais aussi à la force des intérêts composés.
L’assurance-vie
L’assurance-vie peut tout à fait être envisagé comme un placement retraite. Comme le PER, il permet de répartir son capital sur deux poches : le fonds euros, peu rémunérateur mais sans risque, et les supports en unités de compte, plus rémunérateurs et plus risqués. Là encore, il est recommandé de faire évoluer la répartition entre ceux deux poches en fonction de l’échéance qui vous sépare de votre départ à la retraite.
L’assurance-vie est également un placement avantageux fiscalement. Ainsi, les gains sur vos retraits sont taxés à 24,7 % (7,5 % d’impôt sur les plus-values + les cotisations sociales de 17,2 %) et non à la flat tax à 30 % au-delà de 8 ans de détention du contrat, à condition toutefois que les encours tous contrats confondus n’excèdent pas 150 000 pour une personne seule et 300 000 euros pour un couple. Sachez également qu’au-delà des 8 ans de détention, un abattement de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple est appliqué chaque année sur les gains des rachats, quel que soit le choix d’imposition : IRPP (impôt sur le revenu) ou prélèvement forfaitaire libératoire. Enfin, soulignons aussi que l’assurance-vie comporte en plus de nombreux avantages fiscaux au moment de la succession, variables selon l’âge auquel l’assuré a effectué ses versements.
Le contrat d’assurance-vie peut être souscrit en gestion pilotée. Les mêmes profils (prudent, équilibré, dynamique et offensif) répondent aux mêmes contraintes d’allocations que dans le cas du PER. Et là encore, il existe une part minimale obligatoire d’investissement dans le non coté pour tous les profils à l’exception du profil prudent.
Quand et comment préparer sa retraite ? Les stratégies à appliquer selon son âge
Il est normal de se demander quand préparer sa retraite, comment bien préparer sa retraite, combien de trimestres a-t-on déjà cotisés, combien d’années nous séparent encore de la retraite, quel sera le niveau de la pension et, plus tard, à la fin de la vie active, quelles sont les formalités à remplir pour partir à la retraite. Retrouvez ci-après, selon votre âge, toutes les démarches qui peuvent ou doivent être effectuées pour préparer votre retraite (régime général et complémentaire), mais aussi les investissements à mettre en place pour ne pas connaître une baisse trop importante de son niveau de vie et ainsi envisager la fin de la vie active plus sereinement.
Comment préparer sa retraite à 30 ans ?
Vous pouvez créer votre compte personnel sur le site de l’assurance retraite. Il vous permettra de retrouver toutes les informations sur votre carrière.
Pensez à bien conserver toutes vos fiches de paie, contrats de travail, indemnités de chômage, indemnités maladie, etc.
C’est aussi le moment de prendre le réflexe d’épargner systématiquement une partie de ses revenus pour financer ses projets de long terme et l’épargne doit en faire partie. Vous ne serez peut-être pas très enthousiaste à l’idée d’opter pour un placement tunnel compte tenu que vous démarrez dans la vie et que vous avez de nombreux projets à financer mais cela peut être le moment d’ouvrir une assurance vie par exemple et de la remplir tous les mois, en versant quelques centaines d’euros pour la préparation de la retraite, tout en pouvant récupérer ce pécule si vous en aviez besoin.
Comment préparer sa retraite à 40 ans ?
À 40 ans, vous devez vraisemblablement avoir une idée plus précise de ce à quoi ressemblera votre vie, notamment quelle sera la composition familiale, à quoi ressemblera votre carrière, vous avez peut-être déjà acheté un bien immobilier, voire deux, connaissez les futures charges financières à supporter dans les années à venir (par exemple crédit immobilier, étude des enfants, …) et possédez un capital financier à faire fructifier. Vous pouvez aussi profiter de mieux vous connaître pour explorer vos aspirations et éventuellement opter pour une reconversion professionnelle. C’est en tous cas une période charnière qui doit vous amener à réfléchir sur ce que vous avez déjà construit, ce que vous voulez encore bâtir, de quel argent vous avez besoin pour le faire. Il est bien sûr nécessaire de penser aussi à sa retraite et pourquoi pas d’ouvrir un PER pour réduire ses impôts tout en préparant sa retraite.
Comment préparer sa retraite à 50 ans ?
À 50 ans, côté démarche, il conviendra de vérifier sur votre compte personnel que tous vos trimestres ont bien été pris en compte. Si besoin, demandez la mise à jour de votre relevé.
Vous pouvez grâce à un simulateur évaluer le montant de votre pension. Il est crucial de comparer ce montant avec votre train de vie actuel et d’estimer la différence à combler pour que la retraite soit financièrement indolore. Vous devrez si besoin mettre les bouchées doubles côté placement. Vous aurez encore vraisemblablement 12 à 17 ans devant vous pour investir. Il est donc encore possible d’aller prendre du risque sur les marchés financiers. C’est le moment de remplir votre PER en réduisant votre imposition au maximum des plafonds si vous le pouvez
Comment préparer sa retraite à 60 ans ?
Si vous ne l’avez pas déjà fait, il devient urgent de consulter son relevé de carrière et de le mettre à jour si nécessaire.
Les indépendants devraient commencer à réfléchir à la transmission de leur entreprise.
Réfléchissez à la fin de votre vie active en prenant en compte tous ces facteurs :
- votre envie de travailler ;
- votre âge ;
- le nombre de trimestres cotisés ;
- vos droits dans les régimes de retraite complémentaire ;
- le montant qu’a atteint votre épargne retraite et vos placements retraite.
Vous pourrez alors déterminer à quelle date vous souhaitez partir en retraite. Il est important à la fin de sa vie active de se poser la question non seulement de la date de son arrêt d’activité mais aussi de la prolongation ou non de son activité et/ou de la diminution de son activité.
Côté placement, c’est le moment de commencer la phase de sécurisation de votre épargne retraite. Chaque année, il sera nécessaire de sécuriser vos plus-values sur des placements à capital garanti et de rapatrier tous vos fonds, au fur et à mesure que la date de la fin de votre activité professionnelle approche, sur des placements sans risques. Ce sera aussi le moment de se poser la question du mode de sortie pour vos placements retraite : sortie en rentes, en capital ou sortie mixte.
Comment préparer sa retraite ? Les dernières démarches à effectuer quelques mois avant la retraite
4 mois avant votre date de départ à la retraite, vous devez faire la demande de retraite sur votre compte personnel en joignant les justificatifs demandés. Cette seule et unique demande est valable pour l’ensemble de vos régimes de retraite, de base et complémentaire.
Il conviendra également de se renseigner auprès de votre employeur pour respecter le préavis de départ.
Les 5 règles d’or pour bien préparer sa retraite
Préparer sa retraite le plus tôt possible
Quel que soit le type de retraite supplémentaire à laquelle vous souscrirez, il est très important de démarrer la phase de constitution très tôt car plus on commence à épargner jeune plus on lisse l’effort d’investissement. L’idéal : dès le début de la vie active ! N’oubliez pas qu’il est important de poser les bases de votre stratégie patrimoniale (dont la retraite fait partie) dès le début de votre carrière. De plus, les jeunes actifs ont généralement une capacité d’épargne et d’endettement conséquente, situation idéale pour démarrer la constitution d’un petit pécule pour ses vieux jours. Mais pas de panique si vous n’avez pas encore commencé ! L’essentiel est que vous vous y mettiez tout de suite. L’investissement sur plusieurs dizaines d’années permet de valoriser son capital en profitant de la magie des intérêts capitalisés. Et chaque année compte. Par exemple, imaginons que X a investi 15 000 euros à 25 ans, avec un taux de 5,5 % par an, et Y a investi la même somme au même taux mais à 35 ans. À 60 ans, X aura un capital de presque 100 000 euros alors que Y aura un capital d’environ 60 000 euros.
Épargner et investir
Il est nécessaire, dès son plus jeune âge, de mettre des sous de côté pour la retraite mais si vous épargnez sans investir, votre effort ne sera pas récompensé à la hauteur de vos sacrifices. Il est indispensable non seulement de mettre des sous de côté, sur un livret épargne par exemple, mais aussi de les investir sur différents placements pour voir votre capital fructifier.
Diversifier son épargne
Pour espérer obtenir un rendement attractif et réduire son risque, il est primordial de diversifier ses investissements sur le marché actions au travers de titres vifs mais aussi de fonds comme les OPCVM ou les ETF, le marché obligataire, notamment via un fonds euros, le marché immobilier, au travers de SCPI par exemple, ou encore l’investissement locatif, voire sur des placements atypiques comme l’investissement dans l’or ou l’investissement dans les crypto monnaies par exemple.
Respecter son profil de risque
À vous ensuite d’effectuer les arbitrages en fonction de votre profil de risque. Votre capital financement retraite doit impérativement être diversifié et compter de nombreuses classes d’actifs mais la répartition entre les différents investissements doit être cohérente avec votre degré d’aversion au risque. Ainsi, les plus frileux auront une part plus importante de leurs encours sur un fonds euros et des SCPI quand les moins averses au risque pourront eux être investis en majorité en actions et posséder une enveloppe crypto non négligeable.
Notez que les mandats à horizon des PER prévoient de fait cette sécurisation progressive.
Toujours tenir compte de son horizon d’investissement
Attention, votre profil de risque n’est pas le seul critère qui doit dicter la répartition de votre capital. Vous devrez aussi tenir compte dans la composition de votre épargne retraite de l’horizon d’investissement. Ainsi, il est recommandé au début de la vie active d’opter pour des placements plus risqués, ou par exemple un mandat de gestion offensif, puis au milieu de la vie active de revoir son allocation d’actifs pour diminuer légèrement le risque et se tourner vers un mode de gestion équilibré avant d’opter pour une sécurisation de ses plus-values en optant pour une allocation qui correspondrait à un profil défensif.
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