Face à l’inéluctable chute du rendement des fonds en euros, une nouvelle voie s’ouvre aux investisseurs de long terme souhaitant minimiser leur risque. Issu des recommandations du rapport Berger-Lefebvre, le fonds Euro Croissance pourrait succéder au fonds en euros traditionnel.
Nul n’ignore que le fonds en euros si cher aux Français ne rapporte plus assez pour espérer continuer d’exister. De nouvelles solutions de placement long terme doivent lui succéder. C’est dans cet esprit que sont nés en 2012 les fonds euros diversifiés. Ceux-ci visent à dégager un rendement supérieur à celui du fonds en euros traditionnel tout en préservant le capital.
Ce prodige n’est possible qu’en allongeant la durée de blocage des fonds. Car c’est bien là que le bât blesse pour le fonds en euros, censé assurer rendement et disponibilité permanente du capital. Ce contresens ne peut plus durer dans un contexte de taux atone. Mais on ne peut pas remplacer un placement sans risque par un autre trop incertain. La solution est donc d’allonger la durée de blocage.
Les fonds Euro Croissance reposent sur ce même principe.
Un placement de long terme
C’est le rapport Berger-Lefebvre qui suggère la création de tels produits afin que l’épargne rémunère, d’une part, et serve à financer l’économie, d’autre part. En contrepartie d’une durée de blocage longue, qui semble s’allier logiquement avec la vocation patrimoniale du contrat d’assurance-vie, le contrat Euro Croissance pourra délivrer un rendement nettement supérieur au fonds en euros actuel.
En effet, comme pour les contrats euro diversifiés, l’assureur, libéré des contraintes de liquidité et de l’obsession du taux annuel, pourra gérer plus activement ce nouveau fonds afin de produire une performance supérieure. Le contrat comprendra une part dédiée à la garantie du capital et une deuxième part dédiée à la diversification. La répartition entre les deux poches dépendra de la durée de blocage acceptée par l’épargnant. Le capital est garanti tant qu’aucun retrait n’est effectué.
Attention, si le capital est garanti à l’échéance, ce n’est pas le cas de la performance. Il faudra donc bien choisir le moment d’effectuer les retraits ou de clôturer le contrat.
Le rapport Berger-Lefebvre recommande par ailleurs la possibilité de transférer les avoirs d’un fonds en euros déjà détenu vers un support Euro Croissance, tout en bénéficiant de l’antériorité fiscale. C’est notamment grâce à cette facilité offerte que l’amendement Fourgous – transfert d’un contrat monosupport vers un contrat multisupports – a remporté le succès que l’on sait.
Les fonds Euro Croissance doivent voir le jour à partir de janvier 2014. Souhaitons que ces recommandations soient suivies par les pouvoirs publics pour assurer leur succès.
Nadège Bénard