La présidente de la Fed, Janet Yellen a récemment affirmé son intention de procéder à une hausse rapide des taux. En effet, le maintien de taux très bas pourrait entraîner des tensions sur le marché du travail voire même une envolée des prix. Cette décision très critiquée par Donald Trump aura probablement un impact sur le marché immobilier français.
Donald Trump remet en cause la politique menée par la FED
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Donald Trump n’a pas caché son hostilité envers la politique menée par la Fed. Pour la première fois depuis l’élection de ce dernier, la présidente de la Fed Janet Yellen a pris la parole au Congrès où elle a confirmé la possible hausse des taux d’intérêt pour décembre 2016. La banque centrale et sa dirigeante ont fait l’objet de nombreuses critiques de la part du candidat républicain qui lui a notamment reproché de faire le jeu des démocrates durant la campagne. Si le futur président ne peut légalement pas révoquer la responsable de la banque centrale, sauf pour faute grave, la présidente est en droit de démissionner.
Pour ce qui est de la régulation financière, le magnat de l’immobilier a souvent présenté une approche contradictoire. En effet, si Trump a dernièrement critiqué la politique de taux bas menée par la Fed, qualifiant l’économie américaine « d’artificielle », quelques mois plus tôt il disait pourtant être un « adepte des taux bas » et voyait la politique de resserrement monétaire comme un « désastre ».
Janet Yellen devra affronter un adversaire redoutable. En effet, le parti républicain a désormais le contrôle sur les deux chambres et ses élus comptent bien revenir sur les réformes menées par l’administration Obama depuis la crise des subprimes. Certains de ces élus souhaitent appliquer la promesse faite par Donald Trump qui consisterait à obliger les banques à augmenter leur ratio de fonds propres, et cela en remettant en cause la loi Dodd-Franck. Toutefois, cette réglementation est considérée comme trop excessive pour les acteurs du secteur bancaire qui affirment que cette situation aurait un impact important sur leur rentabilité.
La Fed reconnait que l’incertitude est considérable depuis l’élection du futur président des Etats-Unis. Elle réclame davantage de clarté sur les mesures promises telles que la baisse des impôts et les grands travaux. Ce qui est sûr, c’est que Janet Yellen s’attache à défendre l’indépendance de la Fed et ses efforts effectués en matière de régulation financière.
Les acquéreurs immobilier anticipent une hausse des taux d’intérêt
Face à ces multiples pressions, parfois contradictoires, quelle sera la décision de la Fed concernant les taux d’intérêt ? Nous devrions le savoir lors de la prochaine réunion de la Fed les 13 et 14 décembre prochain. Les banques ont quant à elles, déjà commencé à relever leurs taux de crédit immobilier aux particuliers, comme le montre une étude réalisée par Credixia. L’étude dévoile qu’une première banque a revu ses barèmes et applique maintenant une augmentation de 0,30 points toutes durées confondues. D’autres établissements commencent également à revoir leurs tarifs à la hausse. Credixia prévoit que les taux devraient remonter de manière progressive durant l’année 2017. L’élection de Donald Trump devrait impacter considérablement les marchés financiers. On remarque que, depuis son élection les taux obligataires ont bondi aux Etats-Unis. Le taux à 10 ans est ainsi passé de 1,8 % à 2,3 % en l’espace de quelques jours.
On sait malgré tout que les banques se sont fixées des objectifs commerciaux très ambitieux, ce qui laisse penser que la situation ne sera pas si dramatique que prévue. En effet, les établissements bancaires mettent toutes les chances de leur côté pour attirer de nouveaux clients prêts à s’engager sur le long terme. Credixia affirme que même si les taux remontent, ils resteront à un niveau relativement bas.
L’annonce d’une future remontée des taux d’intérêt génère un sentiment d’urgence chez les acheteurs immobiliers. En effet, la Banque de France a enregistré un record de 1,68 % pour les taux d’intérêt au mois de septembre dernier. Ainsi, les taux immobiliers deviennent la première raison qui pousse les acquéreurs à se lancer dans leur projet immobilier. Une étude réalisée par Logic-immo montre qu’au début de l’année, 37 % des particuliers souhaitent devenir propriétaires en profitant de taux attractifs, au mois d’octobre ils étaient 51 %. Si la majorité des acquéreurs immobiliers prévoient une stabilisation des prix d’ici 2017, 29 % privilégient une hausse, comme le dévoile l’étude.
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Responsable Editoriale - Café de la Bourse
Après des études littéraires et une double formation en communication à la Sorbonne et au CELSA, Clémence Tanguy a travaillé à la SNCF et au Conseil Général des Hauts-de-Seine avant d'intégrer l'équipe de Café de la Bourse en 2015. Elle est en charge des sujets relatifs à l'actualité macro-économique, aux crypto-monnaies, aux produits financiers, aux finances personnelles et à l'investissement en général, avec une approche pédagogique et pragmatique.