Découvrez les caractéristiques, avantages et inconvénients des principales stratégies de gestion d’un fonds pour choisir celle qui vous convient le mieux.
Le choix d’un ou plusieurs OPCVM repose sur un objectif : quête de performance ajustée du risque, conservation ou valorisation du capital, etc., lié à la classe d’actifs investie. Mais au-delà des catégories simples : fonds actions, obligations ou diversifiés, les OPCVM présentent des stratégies diverses qu’il est nécessaire de bien comprendre pour un choix pertinent.
Il ne suffit pas de choisir l’univers d’investissement – actions européennes, obligations souveraines internationales – pour sélectionner un OPCVM. Les milliers de produits disponibles à la commercialisation pour les investisseurs français peuvent reposer sur des stratégies fondamentales fort différentes.
Café du Patrimoine a inventorié les stratégies de gestion auxquelles les fonds peuvent être rattachés :
- Fonds indiciels (hors ETF)
- Fonds benchmarkés : actions, obligations ou diversifiés
- Fonds diversifiés flexibles
- Fonds à performance absolue
- Fonds de fonds alternatifs (fonds de hedge funds)
Passons ces catégories en revue afin de saisir l’ensemble des caractéristiques qu’elles revêtent.
Fonds indiciels : des fonds de placement simples sans intervention humaine
Ces produits sont distincts des ETF ou trackers et nés bien avant le développement de ces derniers. Ils consistent, comme les ETF, à suivre au plus près l’évolution d’un indice. On leur attribue donc le terme de gestion passive. Mais à leur différence, ils ne sont pas cotés et ne présentent pas les mêmes facilités d’accès, notamment au niveau des frais. Car si les fonds indiciels affichent des frais de gestion inférieurs aux fonds gérés activement, du fait d’un nombre très réduit de changements dans la composition du portefeuille, ils demeurent facturés plus lourdement que les ETF : 1 à 1,5 % contre (largement) moins de 1 %. La cotation en continu, point fort des ETF qui permet leur achat au comptant ou au SRD (service de règlement différé) comme pour une action, fait défaut aux fonds indiciels classiques et rend moins flexible leur utilisation pour l’investisseur.
Côté gestion, le principe de réplication est le même. Ainsi, le fonds indiciel subit pleinement l’éventuelle chute de l’indice suivi. Mais là où l’ETF réplique le plus souvent l’indice par voie “synthétique”, c’est-à-dire par l’achat de contrats d’échange ou swaps, les fonds indiciels classiques achètent généralement les titres physiques.
L’avènement des ETF à partir des années 2000 en Europe a naturellement fait de l’ombre aux fonds indiciels classiques, dont les conditions d’utilisation semblent moins avantageuses. Le choix de l’un ou l’autre type de fonds – ETF ou fonds indiciel classique – dépend de la qualité de réplication, exprimée par la tracking error et par la tracking difference. La tracking difference désigne l’écart de performance entre le fonds et son indice. La tracking error désigne la volatilité – la force des mouvements – de cet écart sur une période donnée. Plus ces chiffres sont faibles, plus l’écart de performance entre le fonds et l’indice suivi est faible. Les frais de gestion doivent également être étudiés de près.
Gestion benchmarkée pour investir selon votre profil
Les fonds benchmarkés bénéficient d’une plus grande souplesse de gestion que les fonds indiciels. Ils ne sont pas tenus de suivre au plus près l’évolution d’un indice, mais s’inspirent de sa composition pour réaliser celle du fonds. Une marge de manoeuvre limitée est possible – et clairement exprimée dans le prospectus du fonds – c’est pourquoi on parle de gestion active relative.
Ainsi, l’allocation du fonds benchmarké pourra s’écarter modérément de celle de l’indice de référence en termes de capitalisation, de répartition sectorielle ou encore géographique :
- sous-pondération : l’allocation du fonds minore la part investie de certains titres par rapport à l’indice ;
- sur-pondération : l’allocation du fonds majore la part investie de certains titres par rapport à l’indice ;
- neutralité : l’allocation du fonds est conforme à celle de l’indice.
Le choix de sur ou sous-pondérer une certaine catégorie de titres repose sur les convictions macro et microéconomiques du gérant.
Les fonds benchmarkés peuvent être investis aussi bien en actions qu’en obligations.
Le cas des fonds diversifiés
Les OPCVM diversifiés sont composés à la fois d’actions et de titres obligataires et monétaires. Ils se présentent généralement sous trois profils distincts, d’où le terme de gestion profilée qui leur est appliqué :
- un profil prudent, majoritairement investi en obligations (au moins 75 %). Horizon de placement : 3 ans minimum. Volatilité : 2 à 5 % ;
- un profil équilibré entre les actions d’une part et les obligations et le monétaire d’autre part. Horizon de placement : 4 ans minimum. Volatilité : 5 à 8 % ;
- un profil dynamique, majoritairement investi en actions (environ 75 %). Horizon de placement : 5 ans minimum. Volatilité : supérieure à 8 %.
Dans le cas de ces fonds profilés, le benchmark ou indice de référence est recomposé à partir d’indices dédiés aux différentes classes d’actifs : obligataire, actions, monétaire. Par exemple, un fonds diversifié prudent Europe peut utiliser l’indice composite suivant :
- 70 % Euro MTS 3-5 (Indice représentatif de la performance des obligations d’État de la zone euro de maturité comprise entre 3 et 5 ans) ou autre indice obligataire européen pour la poche obligataire majoritaire ;
- 20 % Eonia capitalisé pour la poche monétaire (l’Eonia ou Euro OverNight Index Average est le taux auquel les banques effectuent chaque jour les opérations de prêt/emprunt. Capitalisé, il intègre les intérêts capitalisés chaque jour) ;
- 10 % CAC 40 ou EuroStoxx 50 pour la poche actions minoritaire.
Les possibilités d’agencement du benchmark d’un fonds diversifié sont infinies du moment qu’elles respectent les fourchettes d’allocation des profils. Un fonds diversifié prudent ne pourra pas investir moins de 60 % de son actif en obligations et titres monétaires.
Ainsi, le fonds diversifié est géré non pas en fonction d’un unique indice mais d’un panier d’indices pondérés en fonction de son profil. Le principe reste cependant le même : le fonds ne peut s’écarter au-delà d’une certaine limite de l’allocation définie par son profil.
Les fonds benchmarkés s’avèrent donc très contraints en termes d’allocation et ne peuvent guère échapper aux pertes liées à la chute d’un indice boursier. Face à cette fatalité, les gestionnaires d’actifs multiplient les innovations autour d’une gestion dite flexible.
Fonds flexibles : grande souplesse de gestion
Là où, nous l’avons vu, les fonds diversifiés obéissent à des règles d’allocation définies par leur profil prudent, équilibré ou dynamique, les fonds flexibles bénéficient d’une plus grande souplesse. L’allocation des poches actions, obligataire et monétaire peut en effet varier en fonction des convictions du gérant en matière d’environnement macroéconomique et de momentum de marché.
Typiquement, un fonds diversifié flexible dynamique pourra investir de 60 à 100 % de son actif en actions : 60 % en cas d’anticipations négatives sur les marchés et l’économie ; 100 % en cas d’anticipations positives.
Ainsi, un fonds flexible sera en mesure de capter plus efficacement une phase de hausse des indices boursiers.
À l’inverse, un fonds diversifié flexible prudent pourra investir de 0 à 30 % de son actif en actions : 0 % en cas d’anticipations négatives sur les marchés et l’économie ; 30 % en cas d’anticipations positives.
Ainsi, un fonds flexible sera en mesure de se protéger plus efficacement contre une phase de baisse des indices boursiers.
On le voit, les profils prudent, équilibré et dynamique demeurent, mais au lieu d’être totalement figés par un pourcentage fixe, ils correspondent à des fourchettes d’allocation. Certains produits peuvent même proposer une exposition aux actions flexible entre 0 et 100 % de l’actif, avec une prise de risque elle aussi flexible.
Fonds performance absolue : investir en Bourse à tout prix
Toujours en quête de solutions pour échapper aux aléas du marché, les gestionnaires d’actifs ont développé des produits censés délivrer une performance régulière et positive quel que soit l’environnement boursier et économique. C’est ainsi qu’est née la gestion dite performance absolue (absolute return). Très inspirée par la gestion alternative, la performance absolue utilise une grande variété d’instruments financiers pour atteindre son objectif d’un rendement décorrélé des marchés boursiers et d’un risque limité. La différence provient du statut juridique des fonds appartenant à l’une ou l’autre catégorie : un fonds alternatif peut entièrement reposer sur les méthodes de la gestion alternative, mais n’est pas accessible en direct aux investisseurs particuliers ; un fonds à performance absolue respecte des contraintes financières plus fortes (diversification, effet de levier, vente à découvert) et peut prendre la forme d’un FCP diversifié notamment.
Cette gestion peut être mise en oeuvre dans des fonds actions comme dans des fonds obligataires ou diversifiés, mais conserve cette possibilité de multiplier les sources de performance à la fois par le recours à plusieurs types d’instruments financiers et par le recours à la vente à découvert. La performance absolue peut en outre être atteinte par une gestion en direct ou par la multigestion, c’est-à-dire l’achat de parts d’OPCVM gérés par d’autres sociétés. Dans ce cas, les fonds peuvent être répertoriés dans la catégorie OPCVM de fonds alternatifs de l’AMF (voir plus bas).
Les fonds à performance absolue visent généralement un rendement du type Eonia (Euro OverNight Index Average) capitalisé + 1 % (ou 0,50 % ou 1,50 %, etc.), pour une volatilité contenue à 2 % ou 3 %. Ils peuvent aussi avoir pour objectif “la recherche d’une performance absolue décorrélée des principaux marchés actions et obligataires”, sans précision chiffrée.
Il reste que tous les fonds de performance absolue ne réalisent pas les mêmes performances et que, lorsque les conditions de marché sont favorables, les scores restent assez faibles. Ces produits semblent donc plus utiles pour réduire le risque d’un portefeuille que pour générer du rendement.
Fonds de fonds : gestion alternative et hedge fund pour particuliers
Une partie des fonds à performance absolue entre dans la catégorie OPCVM de fonds alternatifs. Les stratégies et instruments financiers utilisés peuvent être identiques à ceux des fonds de performance absolue, mais la différence vient du caractère “sous-traité” de la gestion. En effet, la gestion alternative à proprement parler – c’est-à-dire les hedge funds, majoritairement anglais et américains – n’est accessible aux investisseurs particuliers français que par ce biais. Ainsi, un fonds de fonds alternatifs investit dans d’autres fonds mettant en oeuvre un type de gestion alternative. Ledit fonds de fonds ne prend en charge que le choix et la gestion de l’allocation entre ces fonds alternatifs en fonction de son profil rendement-risque. Comme vu plus haut, on parle de multigestion pour désigner la gestion de fonds via l’achat de parts d’autres fonds. Cette manière de procéder existe aussi en dehors de la gestion alternative.
Les stratégies alternatives peuvent être classées en quatre grandes familles :
- le long/short equity : les gérants achètent les actions suscitant des anticipations positives et vendent les actions suscitant des anticipations négatives. C’est la stratégie la plus ancienne et la plus simple.
- les stratégies d’arbitrage : les gérants recherchent des inefficiences dans la valorisation des actifs financiers afin de profiter d’écarts de prix entre deux actifs corrélés. Ils vendent les actifs sous-évalués et achètent les actifs surévalués. L’arbitrage peut s’appliquer aux obligations convertibles, aux devises, aux obligations, etc. Les stratégies d’arbitrage impliquent une exposition nulle au marché ou “market neutral” (beta proche de zéro).
- les stratégies directionnelles (global macro) : les gérants cherchent ici au contraire à profiter de tendances de marché en investissant simultanément sur plusieurs marchés, prioritairement les futures et les devises.
- les CTA : les gérants opèrent sur les futures et les produits dérivés relatifs aux matières premières sur la base de convictions macroéconomiques ou techniques.
Les OPCVM de fonds alternatifs peuvent être spécialisés sur une ou plusieurs de ces stratégies, mais partagent l’objectif d’une performance absolue. Leur fonctionnement, comme celui de l’ensemble des OPCVM, est strictement encadré par l’AMF.
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