Les taux de crédit immobilier ne cessent de baisser, une tendance qui résulte en partie de la politique accommodante de la Banque centrale européenne (BCE).
La rentrée est explosive pour les taux immobiliers. En septembre, les banques sont reparties à l’offensive en appliquant des baisses significatives. Dans ce contexte, la renégociation de crédit retrouve de l’intérêt. Reste à savoir jusqu’où ira la baisse des taux de prêt immobilier.
L’emprunt immobilier reboosté par des taux inférieurs à l’inflation
La rentrée de septembre est en faveur du marché immobilier. L’Observatoire Crédit Logement / CSA confirme le caractère exceptionnel du niveau des taux immobiliers qui sont passés, en moyenne et toutes durées confondues, de 1,43 % en février 2019 à 1,17 % en août 2019. Les taux d’une durée sur 20 ans enregistrent la baisse la plus significative. Dans sa dernière étude publiée le 29 août, la Centrale de Financement précise que ces conditions d’emprunt sont exceptionnelles au regard de l’inflation qui a atteint 1,80 % en 2018 et devrait s’établir à 1,20 % cette année. Avec une mensualité de 950 euros et un salaire mensuel de 3 500 euros qui progresserait au même rythme que l’inflation, à 1,50 % en moyenne sur 5 ans, un emprunteur pourrait ainsi voir son endettement passer de 27 % à 24 %.
La BCE a dévoilé ce 12 septembre de nouvelles mesures de soutien à l’économie. Elle s’est réservée la possibilité de baisser une nouvelle fois ses taux et a abandonné tout horizon précis pour les relever. Cette annonce montre sa détermination à soutenir une économie qui ralentit.
Les taux baissent encore et toujours sur les crédits immobiliers de 10 à 25 ans
Après un mois d’août assez calme, les taux de crédit immobilier continuent de baisser, quels que soient la durée et les profils. Les plus fortes diminutions s’observent sur les crédits sur 20 ans et 25 ans.
Selon le courtier Meilleurtaux, les taux moyens s’établissent à 1,22 % sur 15 ans, 1,27 % sur 20 ans, 1,52 % sur 25 ans. Les meilleurs dossiers peuvent espérer profiter d’un taux à 0,56 % sur 15 ans, 0,68 % sur 20 ans, 0,85 % sur 25 ans. Depuis quelques semaines, les taux des obligations assimilables du Trésor (OAT) qui servent de référence aux banques lors du calcul des taux de crédit immobilier, se situent en dessous de 0 %, avoisinant -0,40 %. Dans ce contexte, les taux devraient se maintenir à leur plus bas niveau.
Baisse des taux de crédit : le moment idéal pour renégocier son prêt
Certains profils ont tout intérêt à profiter de cette baisse de taux pour renégocier leur prêt immobilier. De nombreux emprunteurs semblent avoir déjà saisi cette opportunité. En effet, le courtier Vousfinancer constate que les demandes de renégociation de crédit sont en hausse de 40 % depuis le mois de mars par rapport à l’été 2018. Il est désormais possible de renégocier des prêts obtenus en 2016 ou 2017 à moins de 1 %. Les grands gagnants sont ceux ayant choisi des durées courtes, qui peuvent bénéficier de nouveaux taux à moins de 0,5 % sur 7 ou 10 ans.
Pour autant, les emprunteurs n’ont pas tous intérêt à renégocier leur crédit. Cette opération n’est intéressante que si l’écart entre l’ancien taux et le nouveau taux est au moins égal à 0,7 %. Pour réussir sa renégociation de crédit, il faut avoir plus de 100 000 euros à rembourser et se situer dans le premier tiers de vie du crédit. Il est également important de prendre en compte les pénalités de remboursement anticipé et les frais de garantie qui correspondent en moyenne à 3 % du capital restant dû.
L’exceptionnel taux à 1 % hors assurances sera-t-il la nouvelle norme ?
La vraie question est de savoir si la baisse des taux immobiliers va durer. Les courtiers se montrent optimistes sur le sujet. Selon Philippe Taboret, Directeur général adjoint chez Cafpi, au vu des annonces politiques et de la tendance du marché, « les banques devraient s’aligner sur des taux à moins de 1 % pour les durées inférieures à 25 ans ».
Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, ajoute que les barèmes des banques pourraient à nouveau baisser dans les prochaines semaines suite aux annonces de la BCE. « Le taux à 1 % pourrait devenir la norme dans les semaines qui viennent », selon les prévisions du courtier.
Selon Sylvain Lefevre, Président de la Centrale de Financement, les mesures de soutien à l’économie annoncées par la BCE « devraient s’avérer très accommodantes et aller dans le sens de la poursuite de la baisse des taux ».
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