PME : comment profiter du Brexit ?

Lorsqu’une courte majorité de Britanniques a voté en faveur du Brexit en juin 2016, la principale inquiétude des investisseurs s’est logiquement portée vers ses effets sur l’attractivité économique du pays.

La sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait entraîner une chute des volumes de ventes pour les entreprises européennes. Les pays les plus fragilisés par les exportations sont l’Allemagne, les Pays-Bas et la France. Pour certaines PME, le Brexit apparaît toutefois comme une réelle opportunité à condition de suivre certains conseils.

Optimiser le Cycle de Conversion des Liquidités

Le Cash Conversion Cycle (CCC) s’exprime en nombre de jours et indique la période pendant laquelle l’argent est immobilisé dans les processus d’achat, de production et de vente d’une entreprise. Son calcul est basé sur :

• Le nombre de jours crédit-clients c’est-à-dire la durée pendant laquelle l’entreprise doit attendre le paiement après la livraison d’un service ou d’un produit.
• Le nombre de jours de rotation des stocks qui correspond à la durée moyenne dont l’entreprise a besoin pour transformer ses stocks en vente.
• Le nombre de jours crédit-fournisseur qui correspond à la durée dont l’entreprise a besoin pour régler ses fournisseurs.

Plus ce cycle est court et moins le capital reste immobilisé dans le processus d’exploitation. Cela permet à la PME de faire face à ses obligations à court terme et de développer son activité. Pour les PME, il est particulièrement important d’améliorer le cycle de liquidités alors que les effets du Brexit se font sentir.

Intégrer les risques géopolitiques

Au niveau stratégique, l’entrepreneur doit anticiper les scénarios à risque géopolitique et évaluer l’impact de plusieurs facteurs perturbateurs à savoir : les accords commerciaux, le taux de change, les exigences réglementaires, la politique migratoire, la loi travail et la fiscalité. Il doit également être en mesure de mettre en œuvre une stratégie de résilience pour éviter que sa compétitivité ne soit impactée. Cette stratégie correspond à la capacité à rebondir rapidement après un événement important.

Gérer le risque de change

Le Brexit va probablement continuer à se répercuter sur les valeurs relatives du dollar, de la livre et de l’euro. Les PME ont donc tout intérêt à réexaminer leurs accords de change et à se protéger des fluctuations du taux de change. Un dollar US fort suppose des possibilités d’importation à moindre coût, que ce soit concernant les fournitures ou les produits finis.

Anticiper les nouvelles règles de certification à obtenir

Le Royaume-Uni pourrait modifier les règles de certification et les conditions de mise sur le marché. Cette décision pèserait principalement sur les produits alimentaires et industriels et obligerait les PME à obtenir des certifications spécifiques.

Adapter sa stratégie de développement

Le marché britannique, résolument tourné vers les Etats-Unis et historiquement lié à l’Asie, représente une porte d’entrée idéale pour les entreprises. Les investisseurs sont attentifs aux entrepreneurs qui prennent en compte cette donnée dans leur plan de développement. Les petites entreprises gagneront à réévaluer leurs plans de croissance pour déterminer si un investissement dans de nouvelles unités de production, de nouvelles gammes de produits, ou encore un recrutement de nouveaux employés, est judicieux.

Lorsque des arbitrages sont faits sans tenir compte de ces risques et conseils, une entreprise s’expose nécessairement.

Les informations de Cafedelabourse.com et de ses publications sont données à titre pédagogique. Elles ne constituent en aucun cas des recommandations d’investissement. Le lecteur se doit d’étudier les risques avant d’effectuer toute transaction. Il est seul responsable de ses décisions d’investissement.