Les taux de crédit ont connu une légère progression en 2017 mais restent très attractifs. Les marchés de l’ancien et du neuf ont battu des records de vente cette année. En 2018, le crédit pourrait être un peu plus cher, les acquéreurs risquent d’avoir des conditions de financement légèrement moins favorables pour leur projet d’achat.
L’année 2017 a été marqué par une augmentation du volume des transactions et une hausse des prix conséquente. Hausse qui devrait désormais freiner la vitalité du marché, les acheteurs étant rebutés par des prix parfois extrêmement élevés. En effet, dans plusieurs grandes villes comme à Paris, les prix sont en forte hausse. Cette flambée des prix entraîne une réduction du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Ces derniers sont donc amenés à s’écarter des zones chères et à connaître une situation de logements subi.
Des prix record à Paris qui ne compensent plus les taux bas
La Chambre des notaires d’Ile-de-France a annoncé que les prix immobiliers à Paris vont atteindre 9 200 euros le mètre carré en janvier 2018, soit une hausse de 10 % sur un an. Pour rappel, en 2009, les prix étaient descendus à 6 020 euros le mètre carré. Dans son communiqué publié le 5 décembre 2017, le courtier VousFinancer indique que les taux attractifs de la capitale ne compensent plus les prix. À près de 9 200 euros le mètre carré, les acquéreurs peuvent se procurer un bien d’une surface de 22,3 mètres carrés « avec des taux moyens à 1,6 % sur 20 ans, contre 24 m2 en 2010 ou 2016, avec des taux pourtant à 3,75 % et 2,45 % sur 20 ans, mais des prix bien plus bas », ajoute Jérôme Robin, directeur général de VousFinancer.
Une crainte de l’érosion du pouvoir d’achat immobilier
Si les prix immobiliers sont en baisse dans plusieurs villes françaises comme Caen et Dijon (-4 %), Metz (-7 %) et Limoges (-14 %) selon la Chambre des notaires, dans d’autres, ils sont en constante augmentation et notamment à Rennes (+9 %) ou sur les sites des futures gares du grand Paris (jusqu’à 12 %). Cette hausse des prix a pour effet de réduire le pouvoir d’achat immobilier des ménages dont les revenus restent stables.
Par ailleurs, les mesures annoncées par le gouvernement à savoir la suppression des APL accession, le recentrage du Prêt à Taux zéro et du dispositif Pinel sont de nature à fragiliser le pouvoir d’achat immobilier des particuliers et à ralentir le marché. Selon une étude publiée par le Crédit Agricole en novembre 2017, pour 2018-2019, les volumes de transactions dans l’ancien seraient en repli de 5 % par an et en baisse de 6 % par an dans le neuf suite à l’annonce de ces mesures.
La crainte de l’érosion du pouvoir d’achat immobilier des ménages est confirmée par le fait que le moral des acquéreurs à l’accession immobilière n’est plus aussi inébranlable que l’année précédente. 66 % des acquéreurs pensent que c’est le moment d’acheter contre 84 % à la même époque l’année dernière, révèle l’Observatoire du Moral Immobilier de Logic-Immo.
Taux de crédit : une hausse des taux en 2018 ?
Selon le courtier VousFinancer, en décembre 2017 une dizaine de banques ont baissé le taux de crédit immobilier, notamment à Paris, de 0,05 à 0,10 % selon les durées de prêt. Les particuliers qui présentent de bons profils (apport minimum, bons revenus, comptes bancaires bien tenus) intéressent particulièrement les banques. Ceux-ci peuvent espérer de belles décotes et même un taux à 1,30 % sur 20 ans (hors assurance). Désormais, un certain nombre d’établissements prêteurs ne proposent plus de barèmes et fixent leur taux au cas par cas.
Selon les prévisions, la reprise de l’inflation pourrait entraîner une hausse des taux de crédits immobiliers en 2018. Cependant, la Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir sa politique très accommodante. Les banques maintiennent quant à elles des objectifs ambitieux pour 2018. Elles chercheront à capter de nouveaux clients en renforçant les rabais sur leurs taux. Le courtier Cafpi prévoit, sauf événement imprévu, que les taux devraient atteindre les 2 % sur 20 ans d’ici la fin 2018, soit le même niveau qu’en janvier 2016.
Ainsi, tous les professionnels s’accordent à dire que 2017 a été une année exceptionnelle pour le marché immobilier. 2018 risque d’être marquée par la baisse du pouvoir d’achat immobilier des particuliers en raison de la hausse des prix, du potentiel redressement des taux et du plan logement annoncé par le gouvernement.
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