Depuis quelques mois déjà, les arnaques aux livrets bancaires se multiplient. On les trouve fréquemment sur Internet dans des encarts articles sponsorisés ou au niveau des publicités Google, y compris sur des sites de confiance de médias grand public, qui n’ont pas toujours la main sur ces annonces et ne les cautionnent donc absolument pas ! Quelles sont les caractéristiques d’une arnaque au livret d’épargne, comment l’identifier et ne pas se faire avoir ?
Découvrez dans cet article les 3 éléments qui devraient vous mettre la puce à l’oreille et vous inciter à la plus grande prudence. Nous reviendrons également sur les précautions à prendre au moment de souscrire un placement financier avec un tiers.
Les rendements hallucinants des faux livrets bancaires
D’abord, la première caractéristique, et c’est généralement ce qui saute aux yeux car écrit en gros et en gras, c’est le rendement hyper attractif du placement, un rendement bien supérieur au livret A qui devrait vous alerter. Il est souvent ou bien totalement hallucinant, de l’ordre de 7 % à 10 %, ou bien un peu moins racoleur, de l’ordre de 3 % à 4 %, un taux d’intérêt qui correspond au niveau de rendement sans risque attendu par les Français selon le baromètre de l’AMF 2019 sur l’épargne, le tout avec une garantie des capitaux. Mais même ce rendement, pour un livret bancaire, sans risque, à capital garanti, sans contrepartie de blocage des fonds et d’obligation d’investir une partie des fonds sur des supports d’investissement plus risqués est totalement irréaliste.
Le couple rendement-risque est au fondement de la performance de tout investissement. Plus le risque est élevé, plus le rendement potentiel l’est aussi. Plus le risque est faible, plus le rendement l’est aussi. Rappelons que le taux d’intérêt du livret A est de 0,5 % et le taux du LEP de 1 %. Quant aux livrets fiscalisés, ils dépassent eux aussi rarement les 0,5 % (atteignent parfois 0,6 %), à l’exception des livrets boostés qui offrent un rendement plus attractif, de l’ordre de 2 % à 3 % grand maximum et pour une période relativement courte (de quelques mois seulement le plus souvent).
Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver notre guide sur les livrets bancaires avec notre Top 10 des meilleurs livrets d’épargne mis à jour au début de chaque mois.
Des exonérations fiscales mensongères
Ces publicités mettent aussi souvent en avant le fait que les gains ne sont pas fiscalisés. C’est impossible. Si l’on vous dit l’inverse, c’est qu’il s’agit d’une escroquerie. Seuls les livrets bancaires de l’épargne réglementée que sont le livret A, le LDDS, le LEP et le livret jeune sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Tous les autres livrets sont fiscalisés et taxés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou flat tax, à 30 %. Il est aussi possible bien sûr de choisir une imposition au barème de l’impôt sur le revenu assorti de 17,2 % de prélèvements sociaux.
Attention, pour appuyer leurs dires, certains organismes frauduleux n’hésitent pas à usurper le logo de la Banque de France sur leurs publicités, ou bien le logo de banques traditionnelles ou de banques en ligne bien connues du grand public et qui inspirent confiance. Ne tombez pas dans le panneau !
Des arnaques très dangereuses
Ces campagnes malveillantes peuvent avoir deux objectifs : le vol de vos données personnelles pouvant conduire à une usurpation d’identité et/ou le vol des sommes « investies » sur ce placement qui n’en est pas un mais relève bien de l’escroquerie.
En effet, bien souvent, pour « tester votre éligibilité » à ces faux livrets d’épargne, vous êtes contraint de communiquer vos données personnelles (nom, adresse, date et lieu de naissance, mail, téléphone, etc., voire carte d’identité et informations bancaires). Ne communiquez jamais ces informations qui pourraient servir à usurper votre identité.
Ensuite, si vous confiez une somme d’argent à ce type d’organisme frauduleux, vous risqueriez bien de ne jamais la revoir. Non seulement vous ne toucherez jamais les rendements affichés, mais aussi et surtout vous ne récupérerez jamais votre investissement initial.
Arnaques aux livrets d’épargne : les précautions à prendre pour les éviter
En premier lieu, vérifiez que les mentions obligatoires apparaissent bien sur le site internet : nom de la société, raison sociale, numéro de SIRET, service client, n° ORIAS – registre des intermédiaires en assurance, banque et finance – obligatoire pour tout professionnel qui propose des services financiers. S’il s’agit d’un agent financier, vérifiez qu’il figure sur les registres de REGAFI. Pour les organismes d’assurance, vérifiez qu’il figure bien sur les registres de l’ACPR. Vous pouvez aussi vous reporter à la liste noire de l’ACPR pour éviter les sites frauduleux. Attention, cette liste noire est non exhaustive !
Méfiez-vous des adresse email et logos douteux et des documentations inexistantes. Lorsque l’on remplace un envoi de document par un appel téléphonique, ce n’est jamais bon signe.
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