En 2010, on a recensé plus de 1,5 million de Français établis hors de France.
Dans le trio de tête des destinations préférées :
- La Suisse, avec 143 870 Français
- Les Etats-Unis, avec 115 000 Français
- Le Royaume-Uni, avec 113 127 Français
La Suisse : un havre de paix pour les très riches
La Suisse reste un grand favori des Français fortunés qui veulent s’expatrier, en raison d’une convention fiscale franco-suisse très intéressante pour les Français.
La détention de biens immobiliers situés en France par l’intermédiaire d’une SCI suisse permet par exemple d‘échapper à l’impôt de succession sur ces biens. De nombreuses stars ont été attirées par la Suisse mais gare aux risques de contentieux avec l’administration fiscale française. Yannick Noah s’est déclaré résident fiscal Suisse en raison de son chalet à Montreux mais aux yeux de l’administration française, il ne l‘était pas.
En effet, pour être considéré comme résident fiscal Suisse, les trois critères de la convention fiscale doivent être remplis, à savoir que la Suisse doit être :
- votre lieu de foyer permanent d’habitation
- le centre de vos intérêts vitaux
- votre lieu de séjour habituel.
Français, oubliez Monaco
La Principauté de Monaco est aussi une destination de choix pour tous les étrangers fortunés, mais pas pour les Français.
La convention fiscale franco-monégasque ne permet pas aux Français résidant à Monaco de bénéficier des mêmes exonérations que les autres étrangers. Pour un Français, résider à Monaco ou en France est identique sur le plan fiscal.
Johnny Hallyday a d’ailleurs un temps songé à demander la nationalité belge afin de s’installer à Monaco. Il est finalement resté Français, et s’est établi non à Monaco mais à Gstaad en Suisse.
La Belgique : le choix des chefs d’entreprise
La Belgique est aussi un pays de choix pour l’expatriation mais cette fois pour les dirigeants qui cèdent leur entreprise. En effet, il n’y a pas d’impôt de plus-values de cessions de valeurs mobilières en Belgique contre une imposition de 32,5% en France.
La mise en place de l’exit taxe cette année a pour but d’endiguer cet exode qui devrait s’accélérer en raison de la suppression du bouclier fiscal. En effet, outre l’impôt de plus-values, l’ISF est aussi un impôt redoutable pour les chefs d’entreprise cédant leur société. En effet, la valeur de l’entreprise n‘était pas pris en compte dans le calcul de l’ISF alors que le cash touché suite à la vente le sera.
Les destinations exotiques
L’expatriation pour raison fiscale se tourne davantage vers la Suisse, la Belgique ou l’Italie car il y a une proximité avec la France qui rassure.
Pour les plus aventureux, le Qatar et Dubai offrent une fiscalité très avantageuse. Mais gare à l’isolement. La défiscalisation n’est pas une fin en soi surtout si cela entraîne un impact sur tout son foyer.
Pour toute expatriation, le cadre de vie joue un rôle déterminant : parler la langue ou connaître la culture du pays où on souhaite s’installer est essentiel. Avoir dans ces pays des liens amicaux ou familiaux est encore plus appréciable.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni : un choix de vie
La recherche d’une fiscalité plus clémente est loin d‘être l’unique raison d’une expatriation. Les opportunités de carrière en sont une autre. La flexibilité du travail à Londres ou New York attire de nombreux Français. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont sur le podium des pays comptant la plus forte communauté française.
Cependant, le coût de la vie de ces deux villes peuvent être un frein en termes de logement notamment. A Manhattan, le loyer peut être facilement le double voire le triple de Paris et cela même si vous ne visez pas dans les quartiers tendances comme Tribeca ou Chelsea sans parler de Upper East Side.
Le coût de la vie peut justement inciter à partir dans des villes qui allient opportunité professionnelles et pouvoir d’achat élevé. Selon ces critères, Bruxelles ou Shanghai peuvent être des destinations attractives.
Louis Yang